Big wall à Madagascar

Mercredi 16 au Mardi 22 :

Nous alternons un jour de repos et un jour de grimpe dans Tough Enough. On se régal, toutes les longueurs sont classes, un véritable cadeau de la nature. Rapidement nous enchaînons 8 longueurs sur 10. Les 2 derniers jours sont consacrés aux essais de L8 « Mora Mora ». La météo a changé, il fait de plus en plus chaud , les doigts sont broutés, mais malgré cela on ne lâche pas l’affaire. La motivation n’aura pas suffit cette fois-ci, Mora-Mora ne s’est pas laissé faire, et nous n’avons pas le temps d’essayer L7. La page est tournée, nous passons à autre chose, d’autres lignes nous attendent.

Mercredi 23 - Jeudi 24 :

Les 2 prochains projets sont «  Maî Piu Cosi / 670m 8a+ max » et « Vazaha M’Tapi Tapy 650m 8a+ max » Nous avons peu de renseignements sur ces voies qui à priori n’ont connu aucune répétition depuis leur ouverture.

Babar ; Pierrot et Didier partent pour Vazaha qu’ils  réaliseront en 2 j avec bivouac au milieu de la voie. Cette ligne est majeure. La première journée se passe sans encombre. Ils atteignent le bivouac en enchaînant toutes les longueurs excepté le 8a+ qui reste énigmatique. Ils se posent des questions concernant un passage au ¾ de cette longueur. La seule solution semble être un jeté aléatoire en diagonal, mais dans ce cas c’est extrême. Où peut-être que tout simplement ils n’ont pas trouvé la solution. Le bivouac à 400m du sol est excellent. La nuit sera bonne, malgré la présence d’un rat qui, s’étend perdu au fond d’un sac de hissage se vengera en bouffant le bout  d’une paire de gants en cuire.

Réveil à 5h,  le soleil se lève ils préparent leurs sacs et poursuivent leur voyage. La première longueur de la journée 6b+ ne devrait pas poser de problème. En fait, c’est une véritable renfougne, le dos d’un côté et les pieds de l’autre, avec chute de 12m possible sur une vire avant de clipper le deuxième point. Une belle suée pour Pierrot à 6h du mat.

La suite ( 3 longueurs entrent 7c et 8a) et plus classique mais aussi plus intense. Les 2 premières sont libérées mais pas la troisième. Dans cette dernière, l’équipement est piègeux. Il semble que certains points ne doivent pas être clippés pour pouvoir continuer ….. ?? C’est le problème de l’équipement du bas moitié en libre et moitié en Artif. Mais bon, on ne va pas jeter la pierre aux ouvreurs, on tient plutôt à les remercier pour ce beau voyage au milieu du Tsaranoro.

Après 7 longueurs, nous retrouvons  Fred au sommet de la voie qui est venu nous rejoindre par le haut pour prendre des photos. 16 rappels plus tard nous sommes au pied de Vazaha...Heureux.

Samedi 26 :

Diego et Babar, partent au levé du jour pour « Maî Pui Cosi ». L’objectif est d’atteindre le sommet dans la journée en réalisant le plus de longueurs possibles en libre. Pendant ce temps, Pierrot et Didier se rendent dans « Always The Sun / 400m 7c+ max » Les 4 grimpeurs se retrouvent en fin de journée à Camp Catta en compagnie de Fred qui comme chaque jour aura parcourue environ 1000m de dénivelé, porté 200M de stat et quelques Kilos de matos photos aidées par des porteurs afin d’immortaliser ces instants de grimpe.

Après quelques THB ( Three Horse Beer) la bière locale, chaque cordée raconte sa journée. Maî Piu Cosi avait été élevé au rang de la voie la plus belle du monde par l’un des ouvreurs, le célèbre Rolando Larcher. D’après Diego et Babar, c’est un peu exagéré. La ligne est belle, mais l’escalade n’y est pas toujours plaisante. Beaucoup d’écailles fragiles et de passages très engagés (comme dans toutes les voies ici) et certaines chutes sont interdites.

Ils ont tout enchaîné en libre excepté une longueur en 8 a+. Pierrot et Didier, eux, ont adoré l’escalade dans « Always The Sun », mais le plaisir fut encore une fois un peu « gâché » par l’engagement. La dernière longueur 7C+ est particulièrement engagé. Les points sont éloignés d’environ 6 / 7 m en moyenne, et le profil (dalles et vaguelettes), ne laisse rien présagé de bon en cas de chutes. A eux deux, ils parviennent à libérer toutes les longueurs en moul ou en tête.

Dimanche 27 :

La fatigue commence à se faire sentir. Plus de peau sur les doigts, les jambes fatiguées par l’accumulation de dénivelé ( environ 500 de positif pour atteindre le pied des voies et 1000 de négatif lors des descentes du haut du Tsaranoro). Malgré cela, Diego et Didier repartent pour une dernière voie, plus cool que les autres « Cucumber Flying Circus ; 600m 7b+ max ».

Lundi 28 :

Fin de Trip. Nous quittons ce lieu paradisiaque avec regret, après avoir salué et remercié toute l’équipe de Gilles Gautier. Nous laissons tout ce que nous pouvons aux locaux, vêtements, chaussures, frontales, etc….et de nombreux médicaments au dispensaire.

Un grand merci à eux pour leur accueil, leur gentillesse et leur savoir-vivre.