Rassemblement glace de Guillestre : 25 ans d'engouement et un nouveau format pour 2026

Du 23 février au 1er mars, le stage glace organisé par le Comité régional Occitanie a fêté son 25e anniversaire. Un âge canonique pour un rassemblement qui n'a cessé de grandir au fil des ans et qui se déroulera en 2026 sous un autre format.

Instructeur alpinisme, responsable des activités jeunes et de l'école de glace au Club alpin de Toulouse, Christian Biard est une cheville ouvrière de la FFCAM. Secrétaire général adjoint de la fédération et membre du comité directeur du Club alpin de Toulouse et du Comité régional Occitanie, il a présidé durant 8 ans la Commission nationale alpinisme et il est actuellement responsable des écoles jeunes et des groupes espoirs alpinisme à l'échelon national. "Peu après avoir commencé à m'occuper des jeunes au Club alpin de Toulouse en 1998, j'ai organisé un stage de cascade de glace à Guillestre en 2000 pour les ados du club", évoque-t-il. "Pourquoi à Guillestre ? Parce que j'ai de la famille dans la région et que je connais très bien les spots de cascade. Après deux ou trois ans, j'ai inclus des formations d'initiateur en cascade de glace, ce qui a fait passer les effectifs du stage d'une quinzaine à une trentaine de participants." Séduit par la dynamique collective et intergénérationnelle ainsi instaurée, Christian Biard a bientôt convié le groupe espoirs alpinisme dont il s'occupait, puis des étrangers affiliés à l'UIAA. "Avec les 4 guides et les 4 membres du staff, nous avons atteint cette année un nombre jamais atteint de 76 personnes sur ce stage."

Formation et partage à l'honneur

Originellement créé pour promouvoir l'escalade sur glace et former les jeunes et les encadrants à cette discipline, la 25^eédition de ce stage annuel a commencé le dimanche 23 février au soir avec la distribution du matériel et une présentation générale. Répartis en 6 à 7 groupes qui se sont disséminés chaque jour sur un site différent (Aiguilles, tour de Freissinières, Crevoux, Ceillac, Cervières, Founel, Vautreuil…), les participants de tout niveau – du débutant à l'expert – étaient encadrés par des initiateurs et des guides de haute montagne tout au long de la semaine. "Chaque soir, un briefing était réalisé pour présenter les sites du lendemain, la topologie, leurs difficultés et la marche d'approche nécessaire", précise Christian Biard.

Grâce à l'hétérogénéité des participants, échange et partage se sont instaurés non seulement lors des ateliers de grimpe, mais aussi lors des moments de vie quotidienne. "L'idée est vraiment que tout le monde se mélange", confirme Christian Biard qui, loin de se contenter d'un simple stage pour les pratiquants, proposait aussi chaque soir des sessions de formation. "Plusieurs formations ont été dispensées : l'Unité de formation communes aux activités (UFCA), la formation Neige Avalanche niveau 2 (NA2), mais aussi la formation des initiateurs en cascade sur glace." Les pratiquants ont ainsi pu s'initier et se perfectionner auprès des encadrants et les aspirants encadrants ont appris à gérer une séance. "Tout le monde progresse", se satisfait Christian Biard.

Nouvelle formule pour 2026

En dépit du succès rencontré par ce rassemblement depuis 25 ans, le format est voué à évoluer dès 2026. "Autrefois, même en étant très nombreux, nous pouvions arriver sur une multitude de spots sans gêner les guides locaux, auxquels nous laissons l'absolue priorité", indique Christian Biard. "Désormais les sites en bonnes conditions se font rares et il devient difficile d'arriver avec un groupe conséquent sur une cascade déjà fréquentée." Afin de garantir une pratique agréable et sécuritaire pour tous, mais aussi de continuer à assurer convivialité et proximité entre les participants, le staff a décidé de réduire les effectifs dès 2026 afin de retomber à une quarantaine de personnes, avec les adolescents du club, les jeunes UIAA et les cadres Alpinisme en formation Glace. "Nous reviendrons ainsi à la philosophie originelle du rassemblement, fondée sur la rencontre et le mélange des différents groupes", conclut Christian Biard. Pour l'organisateur aux multiples casquettes, ce changement de format est aussi une manière de transmettre plus facilement le témoin pour les éditions à venir.