Accidentologie des sports de montagne






Accueillie à la Fondation Petzl, Maud Vanpoulle vient de restituer sa thèse abordant l'accidentologie des sports de montagne.
Depuis 2012, la Fondation Petzl soutient un collectif de recherche pluridisciplinaire afin d'améliorer les connaissances sur l'accidentologie des sports de montagne. Mieux connaître l'ampleur du phénomène, les profils des victimes et les contextes propices à l'occurrence d'accidents, permettra à terme d'améliorer la prévention.
Sociologue, ex-membre de l'Équipe nationale d'alpinisme féminin, Maud Vanpoulle est aussi guide de haute montagne (régulièrement encordée avec Lise Billon).
La Fondation Petzl l'a accueillie en décembre 2018 pour réaliser une thèse sur les accidents d'alpinisme, d'escalade et de ski de randonnée afin de mieux les comprendre. Objectif ? Affiner la compréhension des processus qui mènent à l'accident dans les pratiques de montagne, en termes de scénarios typiques, de facteurs de risques récurrents et de profils de victimes, pour dégager des pistes de prévention concrètes. Ces trois ans de travail, menés en partenariat avec le laboratoire L-ViS de l'Université Lyon 1, avaient trois axes :
- analyser d'un point de vue quantitatif les données du secours en montagne centralisées par le Système National d'Observation de la Sécurité en Montagne (SNOSM) ;
- analyser d'un point de vue qualitatif les récits de Retour d'Expérience (REX) de la base SERAC ;
- approfondir la question de l'engagement dans une situation à risque en connaissance de cause.
Intitulée "Accidentologie des sports de montagne, combiner les approches quantitatives et qualitatives pour définir des axes de prévention", la thèse de Maud Vanpoulle permet notamment de mieux cerner les circonstances récurrentes à l'origine des accidents en alpinisme et en ski de montagne, les facteurs contributifs à une situation d'accident et les profils de pratiquant les plus touchés. La chercheuse a également éclairé les différents rapports au risque des alpinistes en identifiant trois dimensions autour desquels ils se positionnent pour donner du sens à leur engagement en montagne : l'acceptation et la valorisation du risque ; un sentiment de vulnérabilité lié aux doutes sur ses capacités à gérer la situation ; un sentiment de contrôle et la volonté de gérer les risques.