Charles Foot, référent bénévole du refuge de la Pointe Percée : "Rendre au club tout ce qu'il m'a donné"

D'origine anglaise, Charles Foot, 35 ans, a élu résidence à Annecy il y a deux ans et demi pour se rapprocher de la montagne. Membre du Club alpin d'Annecy, il s'est rapidement engagé comme bénévole, d'abord en tant qu'encadrant puis référent pour le refuge de la Pointe Percée. Interview.

Charlie encadre des activités au sein du Club alpin d'Annecy. © Charles Foot

D'abord pratiquant, vous êtes rapidement devenu bénévole au sein du Club alpin d'Annecy. Pourquoi un tel engagement ?

"En effet, je suis avant tout un amoureux de la montagne et des activités qu'on y pratique. Pourtant, je suis originaire d'Angleterre et, quand je suis arrivé en France, j'ai d'abord vécu à Paris. Lorsque j'ai couru le trail du Bélier à La Clusaz, j'ai pris conscience que j'aimais vraiment la montagne. Je me suis mis à faire du ski de randonnée avec des amis… et j'ai rapidement eu envie de quitter Paris. Je suis donc venu m'installer à Annecy et je me suis tout de suite inscrit au Club alpin français. Au début, je faisais surtout du trail et du ski de rando, mais j'ai rapidement pratiqué d'autres sports comme le VTT, l'escalade et l'alpinisme. Le club m'a permis de découvrir de nouvelles activités, de me faire des amis, de passer du temps en montagne. Il m'a beaucoup apporté. J'éprouve une immense reconnaissance envers le club pour tout ce qu'il m'a donné. J'ai donc eu naturellement envie de rendre ce qui m'avait été donné et je suis devenu encadrant bénévole en trail et en ski de rando. J'aime l'idée d'amener les gens vers l'autonomie et de partager ma passion et mes connaissances."

Après le rôle d'encadrant, vous avez décidé de devenir référent pour le refuge de la Pointe Percée. Comment cela s'est-il passé ?

"J'ai d'abord fait partie de l'équipe de bénévoles qui monte donner un coup de main de temps en temps aux deux refuges que le Club alpin d'Annecy gère : Parmelan et la Pointe Percée. Il y a toujours des petits travaux à réaliser dans un refuge, surtout au moment de l'ouverture : le déneigement, la remise en état des dortoirs, le ménage… Je me suis davantage engagé en acceptant d'être le référent de la Pointe Percée, même si mon métier n'a rien à voir avec le monde du bâtiment – je travaille dans le secteur des échanges linguistiques – et même si cette fonction prend du temps. J'étais curieux de découvrir les coulisses du fonctionnement d'un refuge et de travailler en collaboration avec les gardiens et la fédération."

Le refuge de la Pointe Percée a été rénové récemment et une nouvelle gardienne est arrivée cet été. Comment se sont passés ces changements ?

"Au club, nous sommes fiers de notre refuge ! Il est très bien placé et c'est un plaisir de le gérer. L'ancienne gardienne, Pauline, est partie assez rapidement et il a fallu que nous trouvions très vite un remplaçant. C'était intéressant de suivre le processus de sélection. Clarisse est arrivée en début d'été et nous avons immédiatement travaillé avec elle pour le lancement de la saison. Comme il n'y a pas eu de vraie passation entre les deux gardiennes, l'installation de Clarisse a été plus compliquée. Ce refuge est très accessible en été. Beaucoup de familles y montent, ainsi que des groupes scolaires. Il faut donc un profil assez spécifique de gardien. Il y a également des pistes à développer en matière d'escalade et d'alpinisme. Nous essayons d'organiser des événements, comme un kilomètre vertical, des concerts… Depuis deux ans, le refuge est également gardé en hiver pour le ski de randonnée. Le nouveau bâtiment est particulièrement adapté pour cette ouverture hivernale qui peine encore à se faire connaître. Clarisse a plein de projets dans ce domaine, elle est très impliquée et dynamique. Son passé d'enseignante d'anglais lui permet d'avoir une approche pédagogique tout-à-fait adaptée. En tout cas, nous avons mis en place une bonne équipe de bénévoles pour l'accompagner dans sa première saison."

Quelles sont les missions du club et les vôtres auprès du refuge et de la gardienne ?

"Je monte régulièrement, tout comme la petite équipe de bénévoles qui participe à la gestion du refuge, afin de voir quels sont les petits travaux à réaliser. Nous essayons toujours de gérer nous-mêmes les petits soucis, mais si nous voyons qu'ils sont trop techniques, alors je prends des photos et je contacte des prestataires. Comme le refuge est un nouveau bâtiment, il y a des choses plus délicates à mettre en place et à gérer. Jérémy Pouge, assistant à maîtrise d'ouvrage à la Fédération, assure un suivi étroit également. La collaboration entre le club, la gardienne et la FFCAM exige de bien définir les rôles et les responsabilités de chacun. Nous sommes bénévoles, donc nous avons peu de temps, mais nous devons malgré tout assurer des missions cruciales comme la sécurité ou la commande de bois pour l'hiver. C'est un vrai travail d'équipe qui fonctionne très bien."

Le Club alpin français d'Annecy gère les refuges du Parmelan et de la Pointe Percée. Il propose une vaste palette d'activités : alpinisme, escalade, canyon, parapente, randonnée, slackline, VTT, cascade de glace, marche nordique, raquettes, ski de rando, ski alpin, snowboard de rando et trail. Il développe également des activités pour les jeunes et organise des événements.