Décès d'André Croibier : le goût de transmettre






André Croibier, ancien président du Club alpin français de 1997 à 2001, est décédé le 14 juillet à l'âge de 83 ans.
Né en 1937, diplômé en biochimie, André Croibier a enseigné au lycée Jean Moulin d’Albertville. Membre du Club alpin depuis 1959, il a été président du Club alpin d’Albertville et membre du comité directeur national de 1989 à 1994. Administrateur du Parc national de la Vanoise, ce montagnard de cœur pratiquait le ski sous toutes ses formes, le vélo de montagne, l’alpinisme, ou encore la raquette à neige.
André Croibier a pris les rênes du Club alpin alors que celui-ci vivait un moment historique : l’année précédente, en 1996, le Club Alpin Français était devenu la Fédération des Clubs Alpins Français, se composant désormais de clubs, associations indépendantes juridiquement affiliées à la Fédération des Clubs Alpins Français. Il a su tout au long de son mandat accompagner et poser les bases de cette jeune fédération.
Habité par le goût de transmettre, que ce soit dans son métier d’enseignant - notamment auprès de ses jeunes confrères - ou dans son implication bénévole, il était tourné vers l’avenir et la jeunesse. Comme il l’écrivait lors de son élection, "l’avenir de notre fédération, ce sont les jeunes qui ont soif d’expressions nouvelles. Nous devons être une fédération ouverte aux nouvelles pratiques en veillant à ce que leur insertion soit harmonieuse dans le cadre d’une protection de la montagne qui est une condition sine qua non de l’extension de nos activités."
Convaincu par la dimension sociale, réparatrice, de la montagne, il avait dès son élection exprimé le souci d’amener les publics éloignés à la montagne, que ce soient les jeunes des cités ou les personnes en situation de handicap pour leur offrir "des perspectives d’épanouissement".
Sa double attention pour l’humain et le milieu s’est combinée dans les actions de formation qu’il a impulsées : "Nous devons former les adhérents afin qu’ils aient un comportement responsable : responsable d’eux-mêmes mais aussi de l’environnement". Les refuges étaient pour lui un outil privilégié de découverte de la montagne et un support des activités. Soucieux de maintenir un réseau d’hébergements adapté aux besoins de la fédération, il a lancé un ambitieux plan de rénovation concernant 58 bâtiments et s’est beaucoup impliqué dans certains chantiers, dont celui du refuge de la Croix du Bonhomme (Beaufortain).
"J’éprouve une profonde émotion, une grande tristesse, a déclaré Nicolas Raynaud, président de la FFCAM. André Croibier a structuré notre association en fédération. Il a planté le décor de la formation, notamment avec le programme « Tous formés en 2000 ! » Mes pensées vont à ses proches et à tous ses amis du Club alpin d’Albertville…"