Disparition






Max Bonniot et Pierre Labbre, anciens membres du Groupe excellence alpinisme national, sont décédés ce 19 novembre dans le massif du mont-Blanc.
Le drame est survenu dans le secteur de l’Aiguille du Plan, où les alpinistes tentaient vraisemblablement la face ouest de celle-ci par la voie Bonington.
Max Bonniot a suivi la filière alpinisme FFCAM au sein de" l'équipe espoir Alpinisme" Haute Alpes encadrée à l'époque par Pierrick Keller et a ensuite naturellement intégré le Groupe excellence alpinisme national (GEAN) dirigé par Christophe Moulin. Grâce à son talent, Max, immense d'alpinisme, est devenu ensuite membre du Groupe Militaire de Haute Montagne. Il avait réalisé de grandes courses, répétitions brillantes, premières ascensions, dans tous les domaines de l’alpinisme. De "Divine Providence" (Mont-Blanc) en escalade libre au Shishapangma, face sud en style alpin (2014), ou la libération de "Groucho" en face sud des Grandes Jorasses (2018) à "Golden Gate" sur El Capitan (8a, en libre, 2018), Max Bonniot excellait dans tous les domaines.
Guide à la compagnie des guides de Chamonix, Pierre Labbre était quant à lui un habitué de l'encadrement des Grands Parcours Alpinisme et, cette année, avait pris en main le groupe jeunes alpinistes de la vallée de Chamonix. Il avait ouvert des voies en Patagonie et aux États-Unis, et avait notamment gravi l'arête Sud-Est du Cerro Torre (3.128 m), à la frontière entre l'Argentine et le Chili, avec Max Bonniot.
La FFCAM adresse ses condoléances à leurs familles et à leurs proches.
Voici le témoignage de Christophe Moulin :
"À Peter et Max.
J’ai été leur coach, à quelques années d’écart, dans les Alpes et en Alaska.
Et j’ai tout de suite vu dans leurs yeux : la vitalité, la détermination et le don de soi.
Leur passage dans les groupes d’alpinisme fédéraux ne fut qu’une étape. Le Diplôme de Guide, une formalité.
Être rapide, efficace, torcher, croiter, perfer, projeter.
Dès le départ, le haut niveau était en eux. De la salle au sommet, du sommet au pan, du pan à la
falaise…
"Eh, les gars, on se repose quand ?"
"Quand on sera mort !"
Telle était la réponse.
J’ai juste souhaité qu’ils restent en vie, le plus longtemps possible.
Ma douleur n’altère pas mon admiration et mon respect de ce qu’ils étaient devenus."
Christophe Moulin (Moulinos), le coach des groupes FFCAM