GFHM : retour à la montagne…

Après la Grande Casse à la journée, l’arête de la Table à l'aiguille du Tour et d'autres virées dans les massifs alpins, les filles du Groupe féminin de haute montagne (GFHM) se sont rendues dans les Ecrins, à l'arête Nord Est du Râteau. Cette belle course, longue et esthétique, avec des terrains variés en neige, rocher et glace, était idéale pour rattraper leurs week-ends hivernaux annulés…

Le groupe a d’abord pris la direction du refuge du Promontoire (3 092 m), destination rêvée, qui n’était pas encore gardé : "Nous avions hâte de découvrir ce refuge au pied de la mythique Traversée de la Meije. Et nous avons été largement récompensées ! Le sentier remontait un torrent dans un vallon magnifique, avec la Meije en toile de fond. Nous avons même croisé un troupeau de chamois. C’était bon d’être de retour !"

Après une après-midi consacrée à la révision des manips de cordes, à la préparation des sacs et de la course du lendemain, au repos, puis à une courte nuit sommeil, le groupe est parti à quatre heures du matin. "Il faisait encore nuit quand nous nous sommes dirigées à la lumière des frontales sur le glacier des Etançons vers la brèche de la Meije (3367 m). Elle était en très bonnes conditions cette année du fait des quantités de neige généreuses (la saison de ski de rando aurait pu être mémorable !). Nous avons remonté le couloir sans trop nous attarder et le lever de soleil nous a surpris à la brèche, illuminant les sommets alentours. La vue était saisissante ; nous apercevions les vallons de la Meije au-dessus de la Grave…" 

Après avoir chaussé leurs Snowplaks, permettant d’avoir l’accroche des crampons tout en évitant de trop s’enfoncer dans la neige, le groupe a remonté une arête neigeuse à 35° pour arriver au pied de l’arête rocheuse. Une courte goulotte, raide et glacée, heureusement équipée d’une corde fixe, leur a permis d’y prendre pied. Les alpinistes se sont retrouvées exposées à un vent glacial – des rafales de vent du nord soufflant à 50 km/h ! "Jusque-là nous avions été épargnées par le vent du Nord, mais le voilà qui fait son entrée, glacé, pour ne plus nous quitter de la journée !" 

Une fois sorti de l’arête, le groupe a décidé d’entamer directement la descente et d’emprunter la voie normale par l’arête sud, elle aussi très chargée en neige et vierge de toute trace. Après cette traversée raide, un peu exposée, qui les a obligées à rester bien concentrées, les filles ont atteint la brèche du Râteau (3 235 m), dont le couloir versant Est – événement rare ! – était… en condition. "Les avalanches récentes nous ont même permis de descendre très bas, nos genoux en sont très reconnaissants ! Cela nous a permis aussi d’éviter un retour par le vallon de la Selle, et de gagner un temps précieux. Un petit couloir à 45° pour finir, où nos précieux guides nous ont montré comment descendre à la valaisanne (on aura vraiment tout vu pendant cette journée !), et nous voilà au refuge du Chatelleret. Nous n’avions plus qu’à rejoindre le parking de la Bérarde, mi-marchant mi-dormant, et nous sommes arrivées à la voiture après 17h de course !"

"Un grand, énorme, immense merci à nos deux guides du week-end, qui ont veillé sur nous durant ces deux jours à l’ambiance hivernale, nous prodiguant conseils (par oral ou par mime en fonction du vent !) et encouragements pour ce "chantier" dont le GFHM a le secret ! Le Râteau est une course magnifique et complète, riche en apprentissages, que nous vous recommandons vivement ! Et le refuge du Promontoire vaut largement le détour à lui tout seul !"

Le groupe se prépare pour sa prochaine étape de formation, le camp d’alpinisme en Bernina du 14 au 21 juillet ! A bientôt en montagne !

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