Christian Hurgon, bénévole au Club alpin de la vallée de Chamonix : "Je trouve un réel plaisir, en particulier d'un point de vue humain"
Depuis 10 ans, Christian Hurgon est bénévole au Club alpin de la vallée de Chamonix. Animé par la passion de la montagne, mais aussi par l'esprit de solidarité et l'engagement, il s'investit sans compter auprès des gardiens de refuge.






Amoureux de la montagne depuis l'âge de 7 ans, Christian Hurgon a quitté Paris pour s'installer dans les Alpes, au plus près des cimes qui le font vibrer. Il y a 10 ans, le septuagénaire adhérent du Club alpin de la vallée de Chamonix décide de s'engager dans le bureau de l'association et devient trésorier. "C'est une mission comptable, purement administrative. Le club compte 1700 adhérents, mais seulement 300 d'entre eux sont actifs toute l'année, les autres étant des personnes de passage", précise-t-il. Le club est particulièrement dynamique puisqu'il propose une vaste palette d'activités hivernales (ski de fond, raquettes, cascade de glace, ski de randonnée, ski alpinisme, ski alpin) et estivales (alpinisme, escalade, marche nordique, randonnée, slackline, vélo de montagne, via ferrata, carto-orientation) ainsi que des formations pour les adhérents.
La gestion de 8 refuges de haute montagne
Le Club alpin de la vallée de Chamonix a une spécificité : il n'est pas seulement un club sportif qui propose des activités et des formations, il est aussi le gestionnaire de 8 refuges par le biais d'une convention avec la FFCAM (refuges Albert 1er, du Couvercle, de l'Envers des Aiguilles, des Grands Mulets, de Leschaux, d'Argentière, du Requin et du Tour). Il doit ainsi s'occuper de tous les petits travaux nécessaires, de la mise aux normes des bâtiments ou encore des problématiques techniques rencontrées par les gardiens. Au Club alpin de la vallée de Chamonix, un seul bénévole est chargé de cette gestion, ce qui représente une lourde charge de travail. Néanmoins, il y a 8 ans, lorsque le bénévole alors responsable des 8 refuges décide de se retirer, Christian Hurgon accepte de reprendre le flambeau. "Nous sommes l'un des clubs à avoir en gestion le plus de refuges en haute montagne. Ma mission de trésorier et celle de responsable des travaux en refuge représentent environ 1200 heures par an de bénévolat", indique Christian Hurgon qui travaillait, avant sa retraite, dans une entreprise d'agencement et de décoration. Ce passé professionnel est d'ailleurs un réel atout pour bien comprendre les problématiques techniques auxquelles sont confrontés les gardiens et pour accompagner la rénovation de certains bâtiments, chapeautée par l'assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO) de la FFCAM, en l'occurrence Jérémy Pouge sur le secteur de Chamonix.
La passion de la montagne
Si Christian Hurgon consacre autant de temps à son club, c'est avant tout par passion de la montagne et par solidarité et engagement. "Bien que mes deux missions soient chronophages, je continue car j'y trouve un réel plaisir, en particulier d'un point de vue humain. J'ai établi des relations privilégiées avec les gardiens qui m'accueillent chaleureusement lorsque je me déplace dans les refuges. De plus, j'ai des contacts très réguliers avec les acteurs de la vallée : PGHM, mairie, pompiers… C'est enrichissant et cela me permet de rester actif intellectuellement et physiquement", confie Christian Hurgon dont la motivation demeure intacte au fil des ans.
Mais le septuagénaire ne cache pas qu'il est de plus en plus difficile de trouver une relève, les jeunes n'ayant pas assez de temps à consacrer à des missions d'une telle ampleur. "Il y a 6 ou 7 ans, nous avons connu un rajeunissement du club : la moyenne d'âge des adhérents est passée de 55-65 ans à 25-35 ans. Cela a eu un effet très net sur les activités, qui sont devenues plus sportives, et sur l'engagement bénévole : les jeunes ont logiquement moins de temps que les retraités", explique Christian Hurgon qui travaille seul sur sa mission auprès des refuges.