Terrain Mixte à Chamonix

Voici le récit de ces journées chamoniardes par Thibault de Gournay :

Jeudi matin, 8h. Le réveil est dur pour les deux courageux parisiens descendus à Chamonix dans la nuit. Un réveil en douceur autour du petit déjeuner, préparé par leurs soins, leur permet d’émerger suffisamment pour décider du programme. Après une soirée entière avec Pierrick et Yoann à discuter de toutes les possibilités qui s’offrent à nous, la débat est vite clôt : nous monterons dormir au refuge d’hiver d’Albert 1er dans le but de monter à l’Aiguille du Chardonnet. Oh joie ! Oh bonheur ! Dire que j’avais pu éviter la descente de la moraine en août dernier - merci l’hélico suisse (1), on dirait bien que je ne pourrai pas y réchapper cette fois-ci. Le temps de boucler les sacs, de se répartir les victuailles foisonnantes pour une fois, et nous voilà partis, harnachés comme des mules. Vive l'alpinisme hivernal ! La montée dans le brouillard nous laisse le temps de méditer sur notre masochisme qui nous pousse à revenir toujours plus chargé à chaque fois. A moins qu’il ne s’agisse d’un syndrome d’Alzheimer collectif ! Une fois arrivés, nous découvrons le palace qui nous accueillera pendant ces quelques jours : poêle au bois, électricité et même des toilettes à l'intérieur. Nous ne sommes pas au Majestic (2) mais on n’en pas loin !

Vue depuis la terrasse du refuge sur l’arête de la Table (objectif du vendredi, à gauche) et sur l’aiguille du Chardonnet (objectif du samedi, à droite) et un glacier du Tour très crevassé Après un réveil à 5h aux allures de grasse matinée, nous entamons l'approche de l'arête de la Table, qui nous mènera à l'aiguille du Tour. Vu la quantité de neige que nous brassons, les raquettes ne sont pas de trop. Si on oublie les deux suisses trop contents de pouvoir profiter de notre trace, nous sommes seuls pour apprécier la splendeur automnale de la montagne et de son blanc manteau. Blanc manteau qui nous posera quelques soucis pendant l'ascension de l'arête, puisque progresser et se protéger dans cette neige inconsistante n'est jamais très difficile techniquement, mais demande une bonne caisse physique et épuise le mental. Après un rétablissement "façon piscine" sur la Table tant convoitée, nous terminons l'ascension avec une arête très aérienne en bon granite chamoniard qui nous mène au sommet.

Un grand merci à la FFCAM, au CRIF et au CAF d’Ile-de-France pour nous permettre d’organiser ces stages, et au gîte CAF de l’Eychauda pour les raquettes, plus qu’utiles ! Merci également à Pierrick et Yoann pour l’encadrement !

(1) Une rencontre fortuite entre mon pied et un bloc de granite m’ayant valu une redescente en hélico
(2) Magnifique palace de Chamonix servant aux réceptions chics et fastueuses