Travaux aux Oulettes : toilettes sèches et performance environnementale

Publié le 26 septembre 2025

Le refuge des Oulettes de Gaube, situé dans les Hautes-Pyrénées, est en chantier. Son système d'assainissement, de chauffage, d'alimentation électrique et son isolation sont en cours de rénovation. Sa réouverture est prévue courant 2026.

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Perché à 2151m d'altitude, le refuge des Oulettes de Gaube offre une des vues les plus impressionnantes des Pyrénées : la face nord du Vignemale (3 298 m), emblème du pyrénéisme. Avant la construction du refuge, les rares alpinistes qui s'aventuraient dans cette vallée reculée bivouaquaient dans un abri sous roche baptisé Villa Meillon. Ce n'est qu'en 1962 que le Club Alpin Français (aujourd'hui FFCAM) décide de bâtir un refuge pour répondre à la fréquentation déjà croissante du site. Achevé en 1964 dans sa version initiale, puis agrandi et rénové en 2007, il est un point de ralliement essentiel pour les randonneurs et les alpinistes.

Accessible en trois heures de marches depuis le Pont d'Espagne via le lac de Gaube, le refuge des Oulettes de Gaube est une étape incontournable sur plusieurs itinéraires majeurs (HRP, GR10), ainsi que le camp de base des alpinistes en partance pour les voies de la face nord du Vignemale.

Un site très fréquenté

La fréquentation de ce site grandiose, au pied du Vignemale, a fortement augmenté ces dernières années. En haute saison, le refuge, qui dispose de 95 couchages et dont la capacité a été prévue en proportion, enregistre près de 1000 passages par jour. Le bivouac autour du refuge se chiffre régulièrement à 150 tentes. Le système d'assainissement mise en place en 2007 ne pouvait plus absorber les niveaux de fréquentation rencontrés. 

Par ailleurs, le refuge, qui se trouve sur des circuits de raid à ski et au pied d'hivernales, est aussi fréquenté en hiver. Il est ainsi gardé sur une période de deux mois pour faciliter ces pratiques. Cependant, son système de chauffage, un poêle à bois dans la salle commune, et l'insuffisance de son isolation rendaient ses conditions d'accueil et son gardiennage rudimentaires.

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Un programme de travaux découlant de ce constat a été élaboré en concertation avec le Parc national des Pyrénées et en accord avec les Architectes des Bâtiments de France et les services de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) des Hautes-Pyrénées. 

Il comprend la modification du système d'assainissement, du mode de chauffage et l'isolation du bâtiment.

 

Installation de toilettes sèches 

Quatre toilettes sèches, installées dans une extension, remplacent les quatre toilettes à eau du refuge. « Grâce à leur système de compostage, les toilettes sèches permettent de réduire l'impact des déjections humaines en milieu naturel. Ce système permet, de plus, de traiter de grandes quantités de matière. Il est particulièrement adapté lors des pics de fréquentation, au contraire des toilettes à eau, qui se trouvent rapidement saturées et peuvent rejeter leurs excédents dans l'environnement », détaille Thibault Eydan, chargé d'opérations sur le massif des Pyrénées pour la FFCAM. Ce dispositif permet en outre d'économiser plusieurs centaines de m3 d'eau par saison.

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Installation d'un poêle à bois bouilleur et isolation du bâtiment

Le poêle à bois ne permettait pas de maintenir une chaleur suffisante dans l'espace pour les gardiennes et la salle commune, où il avait été installé. « Malgré l'utilisation du poêle, la température dans le bâtiment pouvait ne pas dépasser 4 degrés C° », témoigne Thibault Eydan. Son remplacement par un poêle à bois bouilleur permet d'alimenter en eau chaude des radiateurs installés dans la salle commune et les espaces pour les gardiennes. 

En parallèle de ce nouveau mode de chauffage plus efficace, l'isolation du bâtiment a été reprise. « Certaines ouvertures étaient fatiguées et laissaient passer des courants d'air. L'isolation n'était plus optimale. » Les ouvertures du bâtiment sont changées. L'isolation du toit et des murs est réalisée par l'intérieur. 


Remplacement des panneaux solaires

L'installation solaire, qui alimente le refuge en électricité, est également changée pour garantir en hiver un approvisionnement suffisant en électricité.

 

Intégration du bâtiment dans le site classé du Vignemale

« Le refuge initial a été construit en pierre. Dans un souci d'unité, nous continuons à utiliser ce matériau pour l'habillage du bâtiment et pour ses extensions », rappelle Thibault Eydan. L'isolation a ainsi été réalisée par l'intérieur, afin de conserver l'habillage en pierre réalisé lors de la rénovation de 2007. L'extension des toilettes sèches a également un habillage en pierre.

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Budget prévisonnel des travaux et réouverture du refuge

Le projet a été dessiné et est suivi par l'architecte Michel Estangoy. Ces travaux ont débuté en août 2025. Le refuge est ainsi fermé cet hiver 2025-2026. Il devrait à nouveau accueillir le public courant été 2026. « Cela reste une prévision : Les travaux en montagne sont soumis a des contraintes climatiques importantes pouvant retarder le chantier. »

Le coût prévisonnel de ces travaux s'élève à 1,1 million d'euros.