Voyage au cœur de Gramusset

Situé à 2 164 mètres d’altitude, sur la Commune du Grand-Bornand (Haute-Savoie), le refuge de la Pointe Percée fait face à la chaîne du Bargy et au Pic du Jalouvre, offrant de magnifiques couchers de soleil à ses visiteurs. Disposant de 48 places de couchage, le refuge est actuellement constitué d'un corps de bâtiment composé du refuge originel de 1928, sur lequel a été greffée une extension en 1972. Dans l'environnement proche du refuge, une baraque en bois fait office de rangement à matériel et un troisième bâtiment en bois (construit en 2009) abrite des toilettes sèches 
Depuis le printemps 2020, le refuge, très vétuste, est en cours de rénovation afin d’offrir de meilleures conditions d’accueil aux randonneurs et de meilleures conditions de travail aux gardiens Le programme de rénovation, qui s'achèvera à l'automne 2022, prévoit la démolition de l'extension construite en 1972, qui permettra de retrouver le refuge originel, ainsi que la construction d'un nouveau refuge à une dizaine de mètres du refuge historique, qui permettra d'héberger 34 randonneurs, de loger le gardien et ses aides et de pallier les dysfonctionnements de l'ancien refuge.

Le film de 2’55 de la FFCAM donne la parole aux différents acteurs, notamment aux entreprises, de ce chantier d’altitude exceptionnel. Comme le rappelle Jérémy Pouge (conducteur d’opération) : "le refuge s’inscrit typiquement dans le plan de rénovation de la FFCAM ; c'est un bâtiment vieillissant, qui n'est plus aux normes de sécurité, thermiques, raison pour laquelle une grosse rénovation est entreprise sur trois saisons." Une fois rénové, Gramusset disposera de 36 couchages, répartis entre 34 dans le nouveau bâtiment et 12 dans le refuge historique. "Ce bâtiment, précise Jérémy Pouge, est quasiment autonome en énergie, avec une installation photovoltaïque, un groupe électrogène de secours, une production d’eau chaude qui se fait par panneaux solaires thermiques, une réserve d’eau de plus de 30mètres cubes, permettant de stocker l’eau tant qu’on peut dans la saison, pour pouvoir ouvrir dans de meilleures conditions le refuge au début de la saison de printemps."

Un chantier de l’ampleur et de la nature de celui de Gramusset demande une grande préparation en amont, ainsi que l’intervention et la coordination d’une multitude d’acteurs. Comme l’explique Philippe Martineau (Entreprise GATECC, économiste de la construction, coordinateur travaux) : "notre rôle est de préparer un dossier de consultation pour pouvoir avoir chaque lot, consulter l’entreprise par rapport à un cahier des charges bien précis". 

Gérant de Manang, entreprise chargée des travaux de maçonnerie, Mathias Monier explique que "sur ces opérations, il faut s’assurer qu’il ne manque rien. A chaque fois on a un conducteur de travaux, qui travaille et prépare les listes de matériel : ça va de la pointe de 70 à la clef de 12, de 17…" Si les tâches sont délicates, complexes, elles représentent un défi et une aventure que les entrepreneurs aiment vivre et relever. "C’est un chantier particulier parce qu’on est à 2200m d’altitude, raconte Vincent Lanaud, gérant de LVTP, effectuant des travaux de terrassement et de démolition. Quand on a attaqué, on était encore dans une grosse zone enneigée ;  ce qui nous motive dans notre métier c’est un peu le cadre, le fait d’être à l’écart de la civilisation". Si les défis sont techniques, les enjeux reviennent toujours à l’humain, en définitive, comme le résume Louis Fontaine, de l’entreprise Gastini (conducteur de travaux, cloisons, doublage, plafonds, peinture) : "au niveau du chantier, ça se passe globalement bien, on a des ouvriers qui se plaisent en montagne, qui sont quand même polyvalents, ça nous sort du quotidien et du traditionnel qu’on peut voir (…). L’aventure humaine autour de ces opérations est une chose extraordinaire : sans solidarité, sans entraide entre les différentes entreprises, on ne peut pas aboutir ce genre d’opération. Et c’est ça qu’on vient chercher sur ces opérations…"

Pour en savoir plus sur la rénovation du refuge de Gramusset Pointe Percée.