Moisson du Nord

Christophe Moulin (conseiller technique national alpinisme FFCAM), qui encadrait l'expédition avec Frédéric Gentet et Mathieu Détrie, nous livre son récit de cette aventure aux confins du Grand Nord :

"Une bonne connaissance de la météo capricieuse de l’Alaska (5ème expédition dans les montagnes du Dénali pour le coach Moulinos et 3ème pour Titi Gentet) a permis de développer une bonne stratégie d’ascensions. Résultat des courses : pas de voies sur plusieurs jours avec bivouacs, mais beaucoup de réalisations à la journée ou en 24h non stop. Avec en prime quelques belles descentes à skis !

"La goulotte Colton/Lynch (1200m ED) sur la face nord du sommet Rooster Comb, est gravie par l’équipe de Mathieu Détrie, accompagné de Camille Marot, Benjamin Ribeyre et Vincent Rigaud.

"Quelques jours plus tard, l’équipe de Titi Gentet, accompagné de Mathilde Oeuvrard, Benjamin Védrines et Léo Billon, réussit cette voie également.

"Le groupe de Moulinos, comprenant Antoine Rolle, Mathieu Rideau et Steve Thibout, s’offre une belle première miniature sur un sommet satellite du Mont Johnson. La voie (500m TD 6a/M4) est baptisée "Little John" comme ce petit sommet qui n’avait pas de nom. L’équipe de Titi se lance ensuite sous la neige et gravit tout de même l’arête est du Mont Bradley (1400m TD+ 6b/M6) avec un bivouac léger. Steve lâche l’affaire pour une ascension en solo express du couloir des Japonais au Barril. L’équipe de Moulinos, réduite à trois, part à l’assaut des Warriors (1400m ED 90°/M)  sur le mont Grosvenor, en parallèle avec l’équipe de Mathieu qui décide d’ouvrir dans la face voisine au Mont Church.

"Résultat, une première répétition des Warriors pour les uns et une belle première de 1200m ED+ M7/90° pour les autres dans un run final de 24h.

"Benjamin Ribeyre s’offre la descente de la face nord du Barril à skis, puis, en compagnie de Steve et d’Antoine, nous offre depuis le camp de base le spectacle d’une descente de rêve dans un couloir nord de 800m à l’est de London Tower

"Pour la maîtrise de la vie de groupe, l’autonomie, la gestion du stress ainsi que pour le développement d’une adaptation permanente aux conditions extrêmes, l’Alaska reste définitivement la meilleure destination pour un groupe de jeunes alpinistes… En bref, tout le monde s’est bien marré."