Inauguration de la cascade de glace artificielle de Villar d'Arène

C'est dans le vallon d'Arsine, au bord de la Romanche, que le site a été choisi. On y accède à pied, en se garant au restaurant – maraîcher « Le Moulin », puis au moyen d'une petite tyrolienne pour franchir la rivière et se mettre directement dans l'ambiance. Philippe Buch, guide de haute montagne et tenancier du restaurant, avait repéré ce site : « c'est un éperon rocheux, donc préservé du risque d'avalanche, toujours à l'ombre, avec accès en cinq minutes, c'est idéal ! », précise Véronique Riche, présidente du club. Seul écueil, il se trouve en zone cœur du Parc national des Ecrins : il a donc fallu solliciter l'autorisation, finalement obtenue après un premier refus, grâce notamment à l'intervention du maire de la commune Olivier Fons, également vice-président du Parc. Un accord « à l'essai » avec un bilan et une étude d'impact qui conditionnera le renouvellement en 2025. Restait ensuite à transformer tout cela en une véritable cascade de glace : pour cela, il a fallu faire preuve d'inventivité, en installant une pompe pour puiser l'eau dans la rivière, accompagnée d'un surpresseur pour la remonter et de diffuseurs fins pour effectivement « faire » de la glace ! Philippe se lève toutes les nuits, vérifie la température, et décide ensuite d'enclencher ou non le dispositif pour faire grossir ce beau sorbet. Le résultat est sans appel et dépasse même les espérances : le site permet d'installer jusqu'à 6 lignes en simultané, et il est possible de grimper en tête ou en moulinette (on peut accéder au sommet des voies avec une main courante). En cette saison sans glace (aucune cascade naturelle de la vallée de la Romanche n'est formée), le succès est évidemment là, puisque 600 grimpeurs ont déjà profité du lieu : le site est plein tous les jours, et il faut réserver une semaine à l'avance pour obtenir un créneau. Le club souhaite en effet limiter la fréquentation à 12 personnes en simultané. Financé avec par la collectivité locale, mais aussi grâce à des crédits de l'Agence nationale du sport (via la FFCAM), ce beau projet permet un « vrai développement de ce sport, une vraie diversification des activités, qu'on a réalisé tous ensemble parce qu'on est capable de mettre nos énergies en commun au service du territoire », conclue Nicolas Raynaud, co-président de la FFCAM.

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