Coupe du monde et championnats d'Europe de Champagny-en-Vanoise : « a fantastic » édition
La compétition d'escalade sur glace s'est terminée samedi soir. Si les Français n'étaient pas sur le podium de cette coupe du monde. L'escalade en tant que discipline sportive et la tour de glace de Champagny comme lieu de pratique ont gagné le cœur des athlètes et du public.






Il y a les lendemains de fête qui chantent, et ceux qui galvanisent. C'est le cas de la coupe du monde et des championnats d'Europe d'escalade sur glace qui se sont déroulés du 29 janvier au 1ᵉʳ février 2025 à Champagny-en Vanoise. Bien que les organisateurs de l'évènement, l'UIAA, la FFCAM, et la commune de Champagny-en-Vanoise, soient parfaitement rodés pour mener les compétitions d'escalade, leur mobilisation était particulièrement forte cette année. Les enjeux de la compétition dépassaient grandement le cadre sportif. « On devait faire de cette coupe du monde une vitrine de la compétition d'escalade sur glace. Il fallait que nous montions en gamme, sur tous les niveaux, l'accueil, l'animation, l'organisation du site, les aspects médiatiques ou les engagements écoresponsables pour se rapprocher de ce que pourrait être les standards de l'escalade sur glace en épreuve olympique », énumère Luc Thibal, directeur technique de la FFCAM. Le pari semble être réussi.
Pari réussi






Pourtant, l'évènement paraissait mal engagé le 29 janvier, jour de l'accueil des 120 athlètes, représentant 18 nations, à Champagny-en Vanoise. L'explosion de gaz dans un chalet à Champagny-le-Haut, qui avait fait deux victimes et brulé les équipements de l'équipe polonaise, avait coupé l'accès au site de la compétition. Samedi matin, c'est un éboulement sur la RN90 après Moutiers qui a cloué nombre de spectateurs dans la vallée. Les organisateurs ont néanmoins réussi à s'adapter à ces nouveaux contextes, pour maintenir et communiquer sur la compétition tout en respectant la gravité de l'instant. Le maire de Champagny-en-Vanoise, René Ruffier Lanche, a demandé une minute de silence en hommage aux victimes de l'explosion lors de la cérémonie d'ouverture mercredi. Le fait d'avoir favorisé le logement des athlètes et des organisateurs à proximité du site a permis, outre le fait de limiter les déplacements, de ne pas avoir d'athlètes ou d'officiels manquants sur les finales.






Au contraire, le public était bien présent. Les participants de la Gorzderette, une course de sports de neige atypique et surtout déjantée qui se déroulait la journée du samedi, sont volontiers restés pour regarder les finales. Turbo Dancing, le groupe de musique qui animait les finales, a rendu ce moment clé de la compétition festif.
Du côté des athlètes, ils ont été nombreux à spontanément donner des retours positifs. Benjamin Brosshard, le vainqueur de cette coupe du monde de difficulté, salue le travail effectué sur cette compétition. Eimir McSwiggan, finaliste de difficulté, remercie les équipes « pour tout ce qu'elles font afin de mettre en valeur l'escalade de glace et porter la discipline aux jeux olympiques ». William Morris, athlète anglais, note la qualité de la couverture médiatique et du contenu des réseaux sociaux sur l'événement.
Une marche franchie






Au sein même de l'organisation, les sourires sont sur toutes les lèvres : « C'est ma sixième compétition de l'UIAA à Champagny et c'était sans hésitation la meilleure édition », réagit Robert Adie, le directeur de l'UIAA. « Le travail fourni par les organisateurs a été fantastique, Ils ont mis toute leur force en commun pour faire en sorte que cette compétition soit magnifique. Je pense que les spectateurs qui ont pu suivre la compétition sur place ou sur le live youtube auront aimé la discipline et nous soutiendront pour qu'elle soit aux Jeux olympiques d'hiver en 2030 ». Le directeur de l'UIAA estime que « l'organisation se rapproche du niveau demandé pour ces Jeux ».
Cette coupe du monde et championnats d'Europe avait déjà été classée grand événement sportif international (GESI) par le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative à l'année dernière. Une distinction qui hisse cette compétition au même rang que les championnats d'Europe de slalom en canoë-kayak, de ski nordique ou de cyclisme.






Cette coupe du monde et championnats d'Europe avait déjà été classée grand événement sportif international (GESI) par le ministère des Sports, de la jeunesse et de la vie associative à l'année dernière. Une distinction qui hisse cette compétition au même rang que les championnats d'Europe de slalom en canoë-kayakk, de ski nordique ou de cyclisme.
Devenir GESI implique le respect de quinze engagements écoresponsables, tels que l'origine des approvisionnements, la limitation des déplacements, que nous avons vu plus haut ou l'intégration du milieu associatif à l'évènement. Représentés sur place par des repas 100% frais, 80% locaux et 30% bio, ou des cartes à distribuer sensibilisant sur les violences sexistes, ces engagements ont donné un visage humain à la compétition. « Une première marche a été franchie », estime Luc Thibal, « Nous avons prouvé que nous sommes au niveau. La prochaine étape est de convaincre le futur Cojo (comité d'organisation des Jeux olympiques, ndlr) ».
Barbara Satre