Objectif Meije !

Meije espoir Ile de France 2017 FFCAM

Le Groupe espoir alpinisme Ile-de-France a effectué les 26 et 27 août son stage alpinisme en réalisant la mythique …Traversée de la Meije.

Voici le récit de ces journées (encadrées par Simon Rémy et Yoann Georges), auxquelles participaient Hugo Crochet, Alain Lombard, Juliette et Olivier Petit :

"C’est un effectif réduit qui s’est donné rendez-vous à La Grave en ce samedi matin pluvieux, pour un objectif mythique qu’est la traversée de la Meije, afin de finir en beauté cette première année de stages. Grosse pensée pour Solène dont l’absence est causée par une agression dans les transports en commun…mieux vaut quelques jours de repos pour repartir de plus belle !

"Après un petit café/croissant où l’on contemple les nuages s’accrocher au sommet du Grand Pic et sur les arêtes, on se dépêche de préparer les sacs pour essayer d’attraper la première benne au téléphérique. En effet, le programme prévu est le suivant : montée à 2400 m par le téléphérique de La Grave, puis montée à la Brèche de la Meije (3357m) par le classique itinéraire des Enfetchores, avant d’attaquer la montée au Grand Pic (3982 m), soit par la voie normale en passant par le refuge du Promontoire, soit par l’arête Ouest. Puis bivouac de rêve (si la météo s’améliore…) au sommet, avant de traverser les arêtes jusqu’au Doigt de Dieu le lendemain, et de redescendre sur le refuge de l’Aigle puis sur La Grave.

Arrivés à la gare intermédiaire du téléphérique, on attend quelques instants que la pluie se calme, puis c’est parti ! Après une courte marche, il est déjà temps de s’encorder pour se lancer dans les Enfetchores. Alain part en tête, suivi par Yoann et Olivier, et Hugo prend la tête de la deuxième cordée, suivi par Juliette et Simon qui a plutôt tendance à se balader à côté en solo. On arrive plus ou moins sans encombre au niveau du glacier de la Meije, si ce n’est que la petite Juliette commence à s’inquiéter pour ses genoux qui souffrent un peu trop du poids de son sac. Mais c’est sans compter sur tous ses gentils coéquipiers qui allègent aussitôt son sac en lui prenant la moitié de ses affaires : ah bah tout de suite ça va mieux ! On met les crampons, et c’est parti pour une facile remontée du glacier jusqu’à une rimaye un peu plus technique.

"Arrivés à la brèche et accueillis par un vent assez important, on tergiverse un instant sur la suite des hostilités : arête ouest ou voie normale ? Finalement, on finit par opter pour l’arête Ouest, ce qui nous évite une redescente sur le Promontoire. L’itinéraire, moins parcouru, est vraiment sympa, avec tantôt des passages aériens sur le fil, et tantôt des ressauts relativement raides où ça grimpe un petit peu. Hugo et Juliette s’élancent devant, l’autre cordée derrière, et Simon fait la liaison entre les deux pour donner à tous des conseils précieux.

"On finit par rejoindre la voie normale au niveau du Pas du Chat et du Glacier Carré. On en profite pour faire une longue pause (1h30 ça passe si rapidement...) pour récupérer de l’eau pour le bivouac, et assister à un spectacle impressionant : l’hélitreuillage d’une cordée juste en dessous du sommet, qui avait complètement explosé l’horaire et a donc dû être secourue en cette fin de journée. On s’extasie devant cet épisode, sans savoir qu’on aura la chance d’être aux premières loges une fois de plus un peu plus tard…mais chaque chose en son temps. Il est donc temps de remonter le Glacier Carré et sa pente un peu raide (aïe aïe les mollets en cette fin de journée). Puis il reste l’ascension finale du Grand Pic : Simon décide de prendre les devants, nous trouvant un peu lents en ce début de soirée, et l’on finit par arriver, bien essoufflés pour certains, au sommet, quasi synchro pour l-e coucher de soleil. C’est tout simplement magnifique, et de se dire que l’on va passer la nuit-là, au milieu des étoiles !

"Toute l’équipe a bientôt rejoint le sommet, et le bivouac s’organise… on sort les réchauds, on réfléchit à comment faire rentrer tout le monde pour dormir (4 places de bivouac annoncées sur camptocamp, mais c’est sans compter les talents de Simon pour le terrassement !). Après avoir englouti quantité de semoule, fromage et autre saucissons, c’est déjà l’heure de se mettre au lit, après un petit coucou aux refuges du coin à la radio : on nous souhaite bonne nuit, en haut de notre "tour de contrôle"…

"Réveil un peu spécial en ce deuxième jour : en effet, alertés par des bruits suspects, on se lève et on tombe sur Alain, qui vient de s’ouvrir l’arcade et de perdre une chaussure après avoir fait une chute et dévalé une dizaine de mètres, alors qu’il se levait pour aller voir la vue… Grosse grosse frayeur tout de même car plus bas… c’était le vide. Pas d’autre solution possible que d’appeler l’hélico, et après une bonne attente, on a la "chance" d’assister à une nouvelle démonstration des pilotes du PGHM. Et cette fois-ci, pas de treuillage, l’hélico se "pose" au sommet, juste sur l’avant d’un patin, le temps de déposer un secouriste, puis de le récupérer ensuite accompagné d’Alain : direction l’hôpital de Briançon.

"Le reste de l’équipe se remet de ses émotions et se hâte de finir de petit-déjeuner, car on est déjà en train de se faire doubler par les premières cordées arrivant du Promontoire par la voie normale… donc c’est parti pour la traversée des arêtes : d’abord 3 rappels, puis le contournement de la dent Zsigmondy par une pente de glace à 70° équipée de câbles salvateurs, puis 2ème, 3ème, 4ème dent… entrecoupée de quelques rappels et ressauts, jusqu’au fameux Doigt de Dieu.

"Après un petit embouteillage dans les rappels permettant de prendre pied sur le glacier du Tabuchet, il ne reste pas grand-chose à descendre jusqu’au refuge de l’Aigle, mais le glacier est bien ouvert, avec des ponts de neige assez impressionnants. Petite pause méritée au superbe refuge rénové, avant d’attaquer les longs 1700 m de descente…

"Après environ 3h de descente, retour au parking et c’est déjà la fin du weekend…riche ! On file récupérer Alain à l’hôpital, qui a au final de la chance de s’en tirer avec quelques points de suture et des bons bleus un peu partout : au programme, repos avant de repartir en montagne.

"Un immense merci à Simon et Yoann, ainsi qu’au Club alpin Ile-de-France, pour ce stage qui nous a permis de réaliser un sommet mythique des Ecrins ! Et merci à Hugo pour ses magnifiques photos, RDV à l’automne pour un prochain stage..."