Première semaine du GEE : une pluie de croix

Les aventures verticales du Groupe excellence escalade redémarrent en Italie. Après une semaine à explorer le granit de Val di Mello et malgré les gouttes, les grimpeurs cumulent déjà quelques croix.

Bivouac au pied des falaises du Monte Qualido (2590 m) Bivouac au pied des falaises du Monte Qualido (2590 m)

Il pleuvait des cordes ce mardi à Val di Mello, persuadant les grimpeuses et grimpeurs de laisser les leurs au sec. Un temps de repos qui a permis de faire le point sur cette première semaine de stage.
près quelques tâtonnements granitiques entre les averses en début de semaine, que les abonnés du Groupe excellence escalade ont pu suivre sur les réseaux, les projets ont été lancés sur le créneau de beau temps de dimanche et lundi.
Dimanche matin, Pierre Moreau, Solène Amoros, Caroline Minvielle et François Lombard sont montés au pied du Monte Qualido (2590m) avec deux grandes voies difficiles dans le viseur. Pierre et Solène ont posé un devis dans Joy Division (8b, 800m), une grande voie semi-équipée en dalle et fissure. Cet itinéraire, pourtant renommé, n'a été que peu répété. François et Caroline ont opté pour Con un piede in paradiso (8a+, 800m). Également semi-équipée, cette grande voie comporte néanmoins des passages exposés avec des longueurs peu protégées et peu protegeables.
Les deux cordées ont bivouaqué au pied de la falaise pour reprendre leur œuvre le lendemain. Pierre et Solène ont travaillé les quatre premières longueurs de Joy Division, les plus rock'n roll de la voie, avec deux 8b. Ils comptent bien poursuivre leur chantier une fois le rocher asséché. François et Caroline ont réalisé les 15 premières longueurs sur les 22 qu'annonce le topo de Con un piede in paradiso.

 

Le panard

Tristan et Louna Ladevant Tristan et Louna Ladevant

Louna et Tristan ont jeté leur dévolu sur Pana (8b, 265m), une voie de 9 longueurs en 8b, ouverte en 2016. Gage de sa difficulté, elle ne semble pas avoir été répétée depuis. « Nous aimons bien les projets peu explorés, qui sont oubliés au fond des topos de grimpe et que personne ne va chercher ! » s'amuse Tristan. Les deux frères partent répéter les premières longueurs en 8b le dimanche, mais sèchent sur la deuxième longueur. À bout d'argument, ils s'arrêtent sur le chemin du retour pour prendre un café au bar. Mais pas n'importe quel bar, celui de Simone Pedeferri, l'ouvreur du coin. « Il nous a dit qu'il fallait redescendre sur quelques mètres dans la deuxième longueur pour se décaler ». Départ à l'aube le lendemain pour tester sa solution et c'est le pied. Les longueurs s'enchainent alors, Louna passera toutes les longueurs en libre, signant a priori la première répétition de cette voie. « C'est hyper beau, mais hyper dur », résume Tristan, « Nous avons peu l'habitude de ce style de grimpe, sur un granit trés bloc, où les difficulté sont continues. »

Partis dans le même wagon que les frères Ladevant lundi matin, Ugo Monier et Romain Noulette se sont attaqués à Elettroshock (7c+-8a, 440m), une voie semi-équipée au Picco Luigi Amedeo (2800 m). Ce tandem formé en Corse et adepte d'une grimpe rapide et efficace avait pour objectif d'avaler les 13 longueurs de la voie en une journée. « Nous avons fonctionné en team ascent : toutes les longueurs sont libérées par l'un ou l'autre, le premier qui monte essaie de reconnaître les pas, stick les prises, le second la flash. Cela permet de grimper plus vite, c'est un principe qui soude la cordée ». Pari remporté en 7 heures de grimpe, auxquelles il faut ajouter la marche d'approche et le retour. « La voie navigue entre plusieurs systèmes de fissures. Techniquement et physiquement, la grimpe est exigeante, assez soutenue dans le 7e degré. »

(Lire ici le récit complet de Louna et Tristan sur Instagram)

Après la pluie...

Elsa Ponzo et Jeanne Godechot à la sortie de Lavorare con Lentezza (270m, 7b, non équipée) Elsa Ponzo et Jeanne Godechot à la sortie de Lavorare con Lentezza (270m, 7b, non équipée)

Belle croix également pour Jeanne Godechot et Elsa Ponzo qui ont enchainé Lavorare con Lentezza * (270m, 7b, non équipée). Peu rompue à l'escalade traditionnelle et à la fissure, Jeanne a pourtant grimpé en réversible :  « La veille, Elsa m'a expliqué ce type de grimpe, comment coincer ses doigts, ses mains, son poing... si bien que je ne me suis pas sentie perdue dans ces fissures ». Une « super expérience»  qui lui a ouvert l'appétit : après la pluie, elle ira peut-être se tester dans deux voies semi équipées, Magic line (7b+, 700 m) ou Elettroshock (8b, 800 m).

Les autres réalisations :

Ugo Monier réalise Solitary Man (8b/+)
Elsa Ponzo et Romain Noulette cochent Olandese Volante (370m, 7c+/8a, semi équipée)
Louna Ladevant grimpe Cape Fear (8a fissure)
Caroline Minvielle, Pierre Moreau, Solène Amoros et Romain Noulette réalisent  Lavorare con Lentezza (270m, 7b full trad)

Les projets vont se poursuivre dans Joy Division, où les cordes statiques sont en place pour et Con un piede in Paradiso. Si le temps le permet, quelques cordées pourraient être intéressées par Advenurre time (8b/c, 550 m) , au picco Luigi Amedeo et monter encore d'un cran le niveau de performance. 

 

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Grand merci à Arthur Delicque de Grimper Magazine, qui suit le groupe sur place, pour les informations. 

 

* Lavorare con Lentezza est une chanson de Enzo del Re

 

Photos d'Arthur Delicque - Grimper Mag