Trip Corse du Groupe excellence escalade : la force de la cordée
En Corse depuis le 8 avril pour leur projet grimpe 2024, le Groupe excellence escalade a enchainé les grandes voies d'envergure. Une moisson remarquable qui nous a tenu chaque jour en haleine.
Chaque jour, son lot d'aventures, chaque jour, ses voies cochées, ses sourires et ses temps forts que nous suivons sur les réseaux. Les machines Groupe excellence escalade n'ont, encore une fois pas laissé de répit au rocher cette semaine. « C'est au-delà de ce qu'on peut imaginer au niveau de la fréquence et de la qualité des réalisations. Les projets se construisent à plusieurs, s'échangent entre les personnes, les cordées tournent pour les réaliser. On partage, on débriefe et les réussites des uns nourrissent les autres. Il y a une énergie commune qui porte le groupe, et qui permet à chacun de se dépasser. On est dans un truc rare », décrit François Lombard.
Après une première semaine dense, le groupe avait profité du dimanche caniculaire pour s'octroyer une journée de repos collectif : « Tous les jours, des personnes partent tôt, d'autres rentrent tard, on se croise. C'était bien de se retrouver pour faire le point sur les réalisations, les objectifs de la semaine, souder l'équipe et partager des infos », complète François Lombard, le coach du groupe.

La Baraka continue
La valse des falaises a donc repris lundi avec la Baraka, une voie en fissure en trad en 8a+, « dans un style trad très marqué ». Louna, Romain, Elsa, Ugo et Caro s'y frottent avec baraka.
Mardi, deux cordées s'attaquent à nouveau à Delicatessen. Encordée à Elsa, qui n'enchainera pas toutes les longueurs, Ugo cochera cette voie intense. Pour François, « Il était complètement dans son niveau, il avait testé les mouvements vendredi sans difficulté ». Mélissa et Pierre essuient plusieurs tentatives dans la première longueur. Il est 18h et la cordée n'a pas décollé. La partie semble perdue, à moins qu'un élément hors-jeu vienne créer l'étincelle, ces moments où tout est possible, un contexte favorable au dépassement de soi, et c'est ce qui arriva. « Elsa et Ugo, qui redescendaient de la voie, les ont encouragés, motivés à y aller », raconte François. À la dernière tentative avant de plier les bagages, Mélissa réussit le 8b et, poussée par Pierre, enchaîne les longueurs. Sortie de la voie à 1h du matin, mission accomplie. « Elle est allée chercher loin dans ses ressources. »
Plus loin, Romain s'intéresse à une voie jamais répétée, la Storia di Amicizia, jamais répétée. « Nous avons été étonnés par la difficulté des mouvements, alors que la longueur en 8a+ s'enchaine, Romaine bloc dans le 7b, cela nous a paru être beaucoup plus côté ou sacrément morpho ! Il faudrait aller plus dans l'exploration ».
« Une ascension mi-ombre minuit !"
De leur côté, Louna et Elsa se sont engagés en fin de journée pour échapper au soleil brulant de la journée, dans De Rerum Natura (7c, 230m, trad). « Bien plus heureux de grimper à la lumière de nos frontales que sous un soleil de plomb… Une ascension mi-ombre minuit ! », a commenté Louna Ladevant sur les réseaux sociaux. Ils enchaînèrent presque la voie, Elsa ne retentant pas le deuxième 7C en raison de l'heure tardive. « C'est une voie compliquée, en trad », analyse François . Vingt-trois heures au sommet, tout de même.

Milieu de semaine, Louna et Romain posent un devis dans Un petit saut de l'abime, 8a+ , une voie non libérée encore, qu'Arnaud Petit leur a conseillée. Plusieurs essais prometteurs, mais pas encore d'enchainement le jour même. Louna se reposant en vue de son enchainement de grandes voies, c'est avec Ugo que Romain y retourne le lendemain… et la libère et estime la cotation à 8a+.
Caroline est retournée dans Delicatessen avec Mélissa pour tenter un enchainement fin de semaine. Elsa et François misent sur la Résurrection des roses, une voie voisine d'Octogénèse : « Une voie peu essayée dans un style très fissure, un 7b+ mais offwidth, c'est-à-dire que la largeur de la fissure est trop grande pour y verrouiller des membres du corps, mais trop petite pour qu'on puisse s'y glisser dedans. C'est ultra-dur à grimper ! ». Mais c'est ça qui est bon, répondrait un grimpeur.
Pour cette dernière journée d'escalade, Louna et Romain ont démarré leur trilogie de grandes voies, Espéranza, Jeef et Nirvana, en autonomie et reliées à pied. Ils retrouveront probablement Jeanne, Ugo et Elsa dans cette dernière voie, en fin de journée. Mélissa et François grimpent dans la Baraka. Caroline tente d'enchainer Delicatessen avec Pierre.
Un niveau d'activité qui donne encore le tournis alors que le séjour touche à sa fin. « Ils ont fait tout cela parce qu'ils se poussaient mutuellement. Il y a une émulsion entre les grimpeurs. Cette synergie est encore plus perceptible en grande voie ou on est en cordée. C'est la force de la cordée », conclut Didier Angonin, conseiller technique escalade de la FFCAM, qui n'a pas perdu une miette de ce séjour.
Photos d'Arthur Delicque - Grimper Magazine et des membres du Groupe excellence escalade.


























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