Baptiste Obino

Baptiste Obino Baptiste Obino

Qui es-tu et d'où viens-tu ?

Je m'appelle Baptiste Obino et j'ai 23 ans. J'ai grandi au pied de la Chartreuse avant de rejoindre Grenoble, où j'habite toujours aujourd'hui… lorsque je ne suis pas en vadrouille dans mon camion ! *rires*

 

Comment es-tu venu à la pratique de la montagne ?

C'est mes parents qui m'ont initié à la montagne, ce n'étaient pas de grands alpinistes, mais ils m'ont emmené partout avec eux. Ils m'ont mis sur des skis à l'âge de trois ans, et à la grimpe l'été d'après. Par la suite, j'ai suivi le parcours « classique » de la FFCAM : école d'aventure, puis groupe Espoir alpinisme, et même un passage dans les sélections nationales d'escalade sur glace. J'ai aussi été en section montagne au lycée de Moutiers, ce qui m'a donné encore plus l'occasion de pratiquer.

 

Quel est ton sport de prédilection ?

C'est assez difficile de répondre car j'aime l'alpinisme au sens de l'aventure en montagne. Je ne suis ni extrêmement fort en grimpe, en ski, ou en cardio, mais je suis vraiment guidé par l'aventure.

 

En as-tu une pratique professionnelle, ou envisages-tu d'en faire ton métier ?

J'ai été pendant deux ans dans les secours en montagne, au PGHM de Grenoble au Versoud. Je me destine au métier de guide à « plein temps » : j'ai bientôt fini ma formation, je vais au final cet été.

 

Qu'est-ce qui t'as poussé à intégrer le GEAN ?

Tout d'abord, j'ai été motivé par la perspective de réaliser des expéditions à l'étranger avec des gens expérimentés et des moyens financiers. Dans les Alpes on peut griller les étapes, rechercher la difficulté et l'engagement, mais à l'autre bout du monde ce n'est pas les mêmes enjeux et c'est beaucoup plus dangereux. J'ai envie de réaliser une première expédition « propre », en ne lésinant pas sur les moyens comme j'aurais pu le faire si j'étais parti seul. Il y a aussi une deuxième raison, c'est que j'aimerais trouver des gens motivés pour aller en montagne avec moi et arrêter d'être seul. Je suis à la recherche d'un partenaire de cordée qui pourrait me suivre dans mes projets un peu fous et peu communs, car pour l'instant je n'ai pas encore trouvé l'âme sœur.

 

Quelles sont tes plus belles réalisations en montagne ?

La traversée intégrale de tous les bivouacs de la face sud du mont-Blanc. Ce n'est pas le plus technique ni le plus engagé que j'ai fait, mais c'était un très beau projet plein de créativité. C'était aussi un hommage à un ami disparu Pierre Chauffour, et un très beau moment de partage avec les copains. J'ai aussi un très bon souvenir du mois que j'ai passé en autarcie un hiver sur le Glacier Noir dans les Écrins, c'était une expérience formidable. Là-bas, j'ai réalisé plusieurs voies sur le Pic Sans Nom : la voie « George-Russenberger » avec Seb Ibanez, un ancien du GEAN, j'ai gravi en solitaire « L'éloge de la fuite », et j'ai aussi ouvert une nouvelle voie en solitaire, la « Makhnovtchina ».

 

Et celles que tu rêverais réaliser ?

On verra… J'ai des projets mais je ne préfère rien dire car je n'ai pas envie de me les faire piquer !

 

As-tu une personnalité que tu admires ? Une personne a qui tu dois beaucoup ?

Renato Casarotto, un alpiniste italien un peu rustique auquel je m'identifie beaucoup. Il est notamment connu pour avoir réalisé dans les années 80 la Super Intégrale de Peuterey en solitaire. C'est-à-dire qu'il a gravi, sur chacune des aiguilles, une voie dure en hivernal et en quinze jours.

 

Une anecdote croustillante d'une aventure en montagne à raconter ?

Que j'ai découvert un peu par hasard le bivouac sur un glacier à huit ans ! *rires* J'étais avec mes parents, on faisait la traversée de l'Aiguille des Petits-Chermoz et on a pris du retard car on n'allait pas très vite. On a dû bivouaquer sur le glacier des Nantillons car on avait des mauvaises frontales et on n'avait pas le temps de rejoindre la gare intermédiaire de l'Aiguille du Midi avant la nuit. Mes parents m'avaient fait dormir sur la corde jetée par terre pour m'isoler de la glace, j'avais très bien dormi !