Les conséquences de cette fuite en avant

La gestion de l'eau

Bien que les élus disent ne pas utiliser d’adjuvants lors de la fabrication de neige artificielle, il est difficile de savoir ce qui se passe dans une station de production. D’autre part, qu’en est-il de la qualité microbiologique de l’eau issue des retenues collinaires ? Autre question à laquelle il est difficile de répondre…

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Avec une demande en eau accrue, de gros problèmes apparaissent au niveau de la gestion de cette ressource. En hiver l’eau est rare car elle est séquestrée sous forme de neige et de glace, par contre la demande est de plus en plus forte. Certaines stations ne parviennent plus à alimenter leur parc immobilier et sont contraintes de procéder à des coupures d’eau.

Il existe également un plus grand risque de débordement des torrents lors des fortes pluies et des orages en été. Les pistes de ski, dont le sol est compacté par les engins, n’absorbent plus la pluie. Elles sont largement responsables de l’augmentation des crues torrentielles en été.

Les impacts environnementaux de ces nouvelles pratiques sont mal connus car les études sont rares et quand elles existent elles sont souvent confidentielles. Une chose est sûre, bétonner, tracer des routes, creuser des retenues collinaires… libère des gaz à effet de serre et participe au réchauffement climatique. En effet, en plus de la quantité de gasoil utilisée pour les travaux, le sol relâche le CO2 et le méthane issus de la décomposition des végétaux, ces gaz qui furent séquestrés dans le sol durant des centaines d’années !

© Agnès Métivier

Un bilan économique sur le long terme mitigé

Bien que les plus grosses stations parviennent à équilibrer leurs comptes grâce à l’afflux de clientèle et la pratique de tarifs élevés, il n’en va pas de même des petites stations qui sortent perdantes de cette course aux aménagements faute de moyens financiers. Cette situation est aggravée par le fait qu’elles sont généralement situées à des altitudes moyennes.

Les installations nouvelles comme les spa et autres bases de loisirs aquatiques ne sont pas toujours rentables et grèvent les budgets des communes déjà surendettées.

Cette course effrénée est aggravée par l’arrivée d’une nouvelle concurrence, celle des pays de l’est : stations de ski dans le Caucase, station low cost en Bulgarie… Même la Chine développe, malgré le peu d’enneigement de ses contrées, des stations parfaitement artificielles !

En conclusion

S’il est vrai que les grandes stations situées en altitude sont les seules à tirer leur épingle du jeu – mais pour combien de décennies ? – il est souhaitable qu’elles limitent les aménagements et se réfèrent aux stations des pays voisins qui comme en Autriche maîtrisent leur parc immobilier. Face aux crises économiques et à la crise écologique qui s’aggrave, il est nécessaire de revenir à une économie et à une exploitation des ressources plus durable en redéveloppant une agriculture de qualité comme savent si bien le faire nos amis suisses et autrichiens.

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Mise à jour : mai 2017