Arthur Poindefert

Qui es-tu et d'où viens-tu ? Une profession, des études ?
J'ai 22 ans, je suis originaire des Yvelines, en région parisienne. Je suis allé au lycée à Chamonix pour suivre une biqualification montagne. Aujourd'hui, je suis le cursus sportif de haut niveau de l'École de management de Grenoble.

Comment es-tu venu à la pratique de la montagne ?
Mes parents sont musiciens professionnels. C'est un cousin, secouriste au PGHM et guide, qui m'a initié à la haute montagne à mon adolescence. L'escalade est arrivée au collège, et, avec elle une envie de performance. Depuis, cette activité prend une grande place dans ma vie si bien qu'à présent, je suis un grimpeur pour les montagnards et un montagnard pour les grimpeurs ! Je me suis formé à l'autonomie en montagne grâce à cette bi-qualification au lycée, puis par le Groupe jeune alpiniste Mont-Blanc (une formation à l'alpinisme pour les jeunes chamoniards proposée par la Compagnie des guides de Chamonix, ndlr), coordonné notamment par Fanny Schmutz et Martial Dumas. Ce parcours m'a permis d'envisager des projets plus ambitieux.

En as-tu une pratique professionnelle, ou envisages-tu d'en faire ton métier ?
Je suis actuellement aspirant guide de haute montagne. Bien sûr, je souhaite en faire mon métier.

Quel est ton sport de montagne d'excellence ?
En raison de mon entraînement quotidien aux compétitions nationales en blocs et en difficulté, mon point fort est l'escalade ! Cette discipline me permet d'avoir plus d'aisance physique et mentale dans les voies techniques et de transférer ce savoir-grimper en mixte et en dry.

Quelles sont tes plus belles réalisations en montagne ?
Mes plus belles réalisations sont des ascensions hivernales en face nord des Drus et des Grandes Jorasses par des voies très techniques à la journée et en libre : le couloir nord direct (850M m8+), le couloir des Japonais (1200m M7) par exemple.

Et celles que tu rêverais de réaliser ?
Je pense à d'autres voies en libre en hivernal comme La directe de l'amitié en face nord des Grandes Jorasses, d'autres voies dans les Drus, en face sud du mont Blanc ou encore à la Meije ! En falaise, j'ai un projet qui me tient au cœur : supercrackinette (9a+) à Saint-Léger-du-Ventoux.

Une personne que tu admires ou à qui tu dois beaucoup ?
Je site sans hésiter mon coordinateur de la section bi-qualification du Lycée de Chamonix, Denis Poussin, aussi guide de haute montagne. En formant sur les techniques de sécurité, d'assurance pour devenir autonome en escalade, en grande voie et en haute montagne, il arrive à transmettre à ses élèves sa passion pour la montagne.

Une anecdote ou une aventure en montagne ?
Mon premier et, je l'espère, dernier orage en haute montagne. J'avais tout juste 19 ans et je venais pour la deuxième fois dans la même année d'arriver au sommet des Grandes Jorasses, cette fois-ci par sa face nord par l'Eperon Walker. La journée passait et nous descendions par le versant Italien, quand, en cinq minutes, nous sommes passés d'un grand beau à un orage sans précédent, non prévu, dans les rappels du Reposoir. La chaleur à fait place à un froid intense induit par nos habits complètement trempés, la corde faisait des torons et Théophile et moi, seuls, dans le noir, avions l'orage sur nous, et la corde faisait des siennes. Nous avons littéralement mis plus de 40 minutes à enlever tous les noeuds de la corde induits par l'eau sous l'orage. La frousse de ma vie !

Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir intégrer le GEAN ?
Ce qui me motivait le plus au GEAN et m'a poussé à vouloir intégrer ce groupe est : ce collectif d'alpinistes ayant tous, cette passion pour la pratique de l'alpinisme et voulant évoluer et progresser au meilleur niveau possible. L'accompagnement, les coachs et leur expérience sont un vrai tremplin pour nous; jeunes alpinistes. C'est aussi un pas de plus vers les expéditions et notre pratique à l'international !

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