Kilian Moni

Dans Avé César au Petit Clocher du Portalet, massif du Mont-Blanc.

Qui es-tu et d'où viens-tu ?
Avignonais et sudiste depuis toujours, j'ai grandis avec vue sur le Mont Ventoux. J'ai 24 ans et désormais je vis à Chamonix, au plus proche des montagnes!

Comment es-tu venu à la pratique de la montagne ?
À la base, je fais de la spéléo et de la plongée souterraine… et c'est le président de mon club de spéléo qui m'a fait découvrir la cascade de glace. Naturellement je suis passé à l'alpinisme et la haute montagne ! Maintenant, je ne peux plus m'en passer.

En as-tu une pratique professionnelle, ou envisages tu d'en faire ton métier ?
Oui, le projet de guide est bien présent dans ma tête, direction le proba en 2025 !

Quel est ton sport de montagne d'excellence ?
Mon truc, c'est la cascade de glace! C'est la discipline dans laquelle j'excelle le plus, dans laquelle j'ai le plus repoussé mes limites. Et quand il n'y a pas de glace, je fais faire du mixte et de la goulotte, histoire de ne jamais lâcher les pioches.

À l'avant dernier relai de la voie Coeur de Géant, lors de sa première répétition, en face nord de la Dent du Géant, massif du Mont-Blanc.

Quelles sont tes plus belles réalisations en montagne ?
Pour rebondir sur la cascade de glace, je cote la Massue (grade 7) à Sixt-Fer-à-Cheval, le Saut de la truite (6, M6) dans le Vercors. En goulotte, la voie Heckmair, ED 5c A0 V X2 P3 E4 5 M6, en face nord de l'Eiger (Alpes bernoises, ndlr) ou encore le couloir nord direct des Drus, ED >5c A1 IV P3 5 M8, (massif du Mont-Blanc, ndlr). Et en grimpe, ma plus belle ascension c'est Avé César au Petit Clochet du Portalet (Massif du Mont-Blanc, Suisse, ndlr).

Et celles que tu rêverais de réaliser ?
Aïe aïe aïe, j'ai bien trop de rêves ! En glace, la Sorcière Blanche, 340 m, M8 et 6+ max, à Sixt-Fer-à-Cheval et la cascade de Moulins Marquis, au cirque de Bournillon, dans le Vercors. La face nord du Cervin et celle des Droites sont aussi dans mon viseur. Beaucoup de montagnes me font également rêver au Népal et en Amérique du Sud, comme le Cerro Torre.

Une anecdote ou une aventure en montagne ?
L'hiver dernier, je suis parti avec deux copains faire une goulotte classique en face sud du pic de la Grave (Écrins, ndlr) histoire de passer deux jours en montagne loin des foules. Nous savions que trois copains étaient dans la voie le jour d'avant, nous devions nous retrouver le soir au refuge. Sauf qu'ils ne sont jamais arrivés. Nous avons passé la nuit à essayer de joindre les secours en pensant au pire pour apprendre au petit matin qu'ils étaient redescendus pour aller dormir dans la vallée : une boulette qui nous a valu bien des frayeurs!

Qu'est-ce qui t'as poussé à vouloir intégrer le GEAN ?
Beaucoup de mes amis sont passés par le GEAN, pour moi c'est le groupe mythique de l'alpinisme français, après le Groupe militaire de haute montagne (GMHM, ndlr), celui qui rassemble les plus forts alpinistes du moment ! J'ai toujours souhaité intégrer ce groupe pour devenir encore plus efficace et repousser mes limites. Le cursus à la réputation de faire beaucoup progresser, hâte de voir ce que nous réserve ces trois prochaines années!