Laetitia Chomette






Qui es-tu et d'où viens-tu ?
Je suis originaire de Haute-Loire. J'ai découvert la montagne en arrivant à la fac de Grenoble pour un master en Géosciences. Je travaille maintenant en guide de haute montagne et, en parallèle, je développe un projet de cartographie de terrain avalancheux.
Comment es-tu venue à la pratique de la montagne ?
J'ai découvert la montagne à Grenoble avec le GUCEM (Grenoble université club escalade et montagne, club affilié FFCAM, ndlr), puis à l'ENAF (Équipe Nationale d'Alpinisme Féminin de la FFME, ndlr). J'ai ensuite passé mon diplôme de guide à l'ENSA.
Quel est ton sport de montagne d'excellence ?
J'essaie d'être une passe-partout. Mes points forts dépendent de l'humeur et du moment de l'année. Les faces nord en hiver me motivent et j'adore y aller, mais après la saison d'été et sa fatigue, j'aime beaucoup la couenne au soleil avec des spit de douze !
Quelles sont tes plus belles réalisations en montagne ?
J'aime les itinéraires peu parcourus et découvrir des montagnes un peu plus éloignées. J'ai un énorme affect pour les Écrins : La première fois que j'y suis allée c'était pour la Dibona, via Visite Obligatoire et j'avais flashé sur la face nord du pointe du Vallon des Étages. Ce n'est pas un itinéraire de grande ampleur, mais c'était mon petit projet. Douze ans plus tard, l'hiver dernier, j'ai enfin pu poser mes lames dans la belle diagonale qui raye cette magnifique face (voie Fourastier, TD+).
Et celles que tu rêverais de réaliser ?
Mon objectif à court terme est la voie Lesueur aux Drus (ED III P4 M7), le pilier des Temps Maudits en fac nord-ouest de l'Ailefroide centrale, aller visiter la face nord des Grandes Jorasses, et pourquoi pas organiser un enchaînement de faces sud dans les Écrins cet été.
Une personne que tu admires ou à qui tu dois beaucoup ?
Tout mes amis et amies, avec lesquels je partage ces moments en montagne, et tous les alpinistes qui osent de nouvelles lignes, des enchaînements originaux loin des projecteurs.
Une anecdote ou une aventure en montagne ?
Notre aventure sur l'Exocet au Cerro Standhard en Patagonie fut une belle leçon de prise de décision. Nous avons buté pour cause de conditions dans la face: trop de neige et de glace instable alors qu'une très forte hausse de température était annoncée pour le jour de l'ascension le lendemain. Nous sommes redescendus un peu déçu, mais content d'être en vie. Le lendemain, nous décidons de grimper un peu depuis le camp de base. En discutant avec d'autres cordées, on s'aperçoit qu'une journée parfaite se dessine pour cette réalisation quelques jours plus tard. Après un routage météo plus sûre, on décide d'y retourner, mais nous n'avons plus assez de vivres... Nous sommes allés demander aux cordées restées au camp de base des victuailles et avons pu réaliser cette belle ligne.
Qu'est-ce qui t'as poussé à vouloir intégrer le GEAN ?
La possibilité d'apprendre et me perfectionner encore et encore pour réaliser des itinéraires d'ampleur.
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