Hugo Peruzzo

Dans Repentance Super (ED) à Cogne, Italie

Qui es-tu et d'où viens-tu ?
J'ai 24 ans et je viens de la Roche sur Foron, entre Annecy et Chamonix. Je travaille dans le marketing pour une marque de sport outdoor depuis deux ans.

Comment es-tu venu à la pratique de la montagne ?
J'ai été introduit à la montagne par mes parents, d'abord par les randonnées autour de la maison, puis par l'escalade en falaise et le ski de rando. Ensuite, j'ai fait pas mal de compétitions d'escalade. La compétitionn'étaient pas mon point fort, mais cette expérience m'a donné de solides bases techniques et une rigueur, qui me profitent aujourd'hui en grande voie et en alpinisme. Il a fallu que je m'éloigne du stress des compétitions pour vraiment apprécier l'escalade et la montagne et à m'épanouir dans cet environnement grandiose.

En as-tu une pratique professionnelle ou envisages-tu d'en faire ton métier ?
J'ai une pratique amateur, mais la montagne occupe une place tellement importante dans ma vie que l'idée de devenir guide de haute montagne est pour moi une suite logique.

Quel est ton sport de montagne d'excellence ?
Au vu de mes origines sportives, mon point fort est l'escalade. Je m'exprime pleinement dans cette activité, mais maintenant je prends aussi beaucoup de plaisir dans les grandes courses alpines et mixtes. J'ai hâte de continuer mes explorations sur les traces des alpinistes qui m'ont fait rêver plus jeune.

Quelles sont tes plus belles ascensions/ réalisations en montagne ?
Est-ce que nos plus belles réalisations ne seraient pas celles qui n'ont pas encore été vécues ?
Cet été l'éperon, je me suis offert la Walker par la Cassin, (ED- 6a>6a VI P3, massif du Mont-Blanc, ndlr) et cet automne, j'ai pu profiter d'un créneau pour retourner sur ce même sommet faire la Colton-MacInthyre (ED V X4 P3 5+ M4+). Je suis très content d'avoir pu me gravir cette belle montagne deux fois dans ma petite vie de grimpeur. Et j'ai déjà hâte d'y retourner !

Et celles que tu rêves de réaliser ?
Je me laisse un peu porter par les opportunités et les conditions, mais j'aimerais aller visiter des faces raides et reculées dans des pays lointains. La Tour sans nom, sur la chaîne des tours de Trango au Pakistan me fait particulièrement vibrer. En particulie, Eternal Flames en libre représente pour moi un gros objectif de vie ! Cependant, j'ai de plus en plus envie de m'orienter vers des voies moins répétées de ce massif.
À une échelle plus locale, j'ai envie d'aller visiter le versant sud du mont Blanc, notamment au grand pilier d'angle dans divine providence.

Sur la Pointe Walker aux Grandes Jorasses, massif du Mont-Blanc

Une personne que tu admires ou à qui tu dois beaucoup ?
Comme beaucoup, j'admire de nombreux alpinistes de renom, chacun et chacune pour des raisons différentes, mais je dois beaucoup à des alpinistes plus proches de moi, qui m'ont inspiré par leurs récits, qui ont pris le temps de partager avec moi leur passion: mon père Christophe, Guillaume Avrisani, Noël Gras, des amis de mes parents guides de montagne, qui m'ont amené faire mes premières courses. Et Manu Exposito, un ami de ma famille aussi, montagnard passionné qui a réalisé de nombreuses courses en Himalaya et des périples originaux, comme celui de rallier à vélo le Cap Nord, en Norvège, depuis Bonneville en Haute-Savoie. Ces aventures étaient guidées par sa passion dévorante et rien d'autre et cela m'a beaucoup inspiré.

Une anecdote ou une aventure en montagne ?
Nous sommes allés au Grand Capucin cet été pour grimper l'Écho des alpages, une voie splendide en granit parfait. Notre plan était de dormir en portaledge. Nous avons donc hissé la grosse patate de bivouac tout au long de la voie. Au fil des longueurs, nous commencions à comprendre que les dièdres n'étaient pas très propices à la pose d'un portaledge gonflable... Finalement, plan couchage suspendu s'est transformé en matelas gonflable posé sur une vire. Nous avons passé une belle nuit là-haut, mais on aurait pu s'épargner la montée de ce gros sac !

Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir intégrer le GEAN ?
Former de belles cordées avec de forts alpinistes, qui partagent la même envie de progresser et de repousser les limites. Je suis convaincu que le cadre du GEAN, l'expérience des coachs et l'émulation entre les membres nous tirent tous vers le haut. Je souhaite apporter mon énergie, ma motivation et mon esprit d'équipe à ce collectif. C'est une grande chance d'intégrer ce groupe, je suis très fier et reconnaissant de rejoindre l'aventure.

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