Solène Amoros

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Qui es-tu et d'où viens-tu ?
J'ai 28 ans, j'habite à Annecy, mais je suis originaire d'Embrun, dans les Hautes-Alpes.

Comment es-tu venu à la pratique de la montagne, et plus particulièrement celle de l'escalade ?
J'ai découvert l'escalade à 7 ans, grâce à mon oncle qui est guide de haute montagne. J‘ai adoré, alors je me suis inscrite dans une association pour pratiquer : le Club alpin d'Embrun. J'ai toujours aimé la compétition, ma première était à Guillestre, j'avais 8 ans. Je me suis entraînée dans ce club, suivie par deux entraineurs, Thierry et Fred, jusqu'en juin 2012. En parallèle, mes parents m'amenaient en falaise, surtout l'été quand il n'y avait plus d'entrainements. Je me souviens encore quand je pleurais dans les voies parce que je n'osais pas aller plus haut que le point!
À cette époque, je faisais aussi du ski en compétition, mais à mes 12 ans, j'ai dû faire un choix entre les deux sports. J'ai choisi l'escalade.

Quel a été ton parcours sportif jusqu'au Groupe Excellence ?
J'ai pas mal couru les circuits de compétition ! En 2011, à 14 ans, j'ai été sélectionnée en équipe de France jeune et j'ai intégré le pôle France d'Aix-en-Provence l'année suivante. En 2014 et 2016, j'ai décroché les titres de championne de France jeune, j'ai gagné une coupe d'Europe en difficulté. J'ai arrêté la compétition en 2019 pour me consacrer à l'escalade en falaise, avec des projets de grandes voies difficiles et d'équipement. J'ai aussi fait partie pendant deux ans du Roc aventure programme de la FFME, un projet qui m'a permis de voyager et d'équiper des grandes voies de haut niveau. J'ai ensuite eu la chance de pouvoir suivre des études d'ingénieur à grenoble INP tout en continuant mon sport en haut niveau. Les aménagements scolaires m'ont donné du temps pour m'entraîner et me déplacer sur les compétitions : j'ai même pu faire un semestre Erasmus à Barcelone ! J'ai pu obtenir mon diplôme en ingénierie des produits en parallèle de mes entrainements. 

As-tu fait partie d'un groupe de la FFCAM ?
J'ai intégré le groupe Excellence escalade en 2016, mais à ce moment-là, je faisais encore de la compétition. Les deux actions étaient difficilement conciliables, alors j'ai dû quitter le groupe pour y revenir par la suite. J'y suis revenue en 2021 pour le projet en Sardaigne. 

Est-ce que tu pratiques aussi d'autres sports ?
J'ai fait du ski en compétition pendant des années, mais j'ai arrêté au lycée pour me consacrer uniquement à l'escalade.

En as-tu une pratique professionnelle, ou envisages-tu d'en faire ton métier ?
Depuis 2022, je suis ingénieure en Recherche et développement de chaussures de sports, ce qui me permet d'être à la fois conceptrice et usagère ! Je travaille à temps partiel pour continuer à grimper et à réaliser les projets qui me tiennent à cœur. 

Quelles sont tes plus belles réalisations en montagne ?
Dans le Verdon, j'ai enchainé La Ramirole, une grande voie de cinq longueurs en 8b/max et La flûte en chantier (8c+). À Aiglun dans l'arrière-pays niçois, j'ai coché Ali Baba (8a+/max).

Et celles que tu rêverais de réaliser ?
Après le 8c+, j'aimerais bien grimper un 9a !

As-tu une personnalité que tu admires ? Une personne a qui tu dois beaucoup ?
Barbara Zangerl, une très forte grimpeuse autrichienne. Elle fait des grandes voies très dures. Peu de femmes sont capables de faire ça, elle est très inspirante. 

Une anecdote croustillante d'une aventure en montagne à raconter ?
Lors du stage avec le groupe Excellence en Sardaigne en 2021, nous devions traverser un canyon habituellement à sec, pour nous rendre aux pieds des voies. Sauf qu'il y avait eu une accumulation d'eau à cause du mauvais temps, notamment des vasques d'eau froide et profonde à traverser. Nous avons nagé avec les gros sacs, installé des tyroliennes… C'était franchement galère.

En 2021, lors du projet en Sardaigne du Groupe excellence.

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