Cannelle, Florian et Romain, gardiens du refuge des Aiguilles d'Arves

Romain

Quel est votre parcours avant d'être les gardiens du refuge des Aiguilles d'Arves ?

Romain, Cannelle et Florian sont tous trois gardiens du refuge des Aiguilles d’Arves : Florian et Romain, amis depuis le lycée, sont plutôt en cuisine. Canelle est plutôt à la communication et au service. Mais n’oublions pas Aska, border collie membre à part entière de l’équipe, chargée de l’animation auprès des enfants.

Romain :

« Je suis né à Lyon mais ai toujours vécu dans la Drôme. Issu d'une famille de montagnards, je passais toutes mes vacances en montagne à partager diverses activités telles que la randonnée ou le ski. Après le lycée spécialité Sport Nature de Die, où j'ai rencontré Florian, j'ai tenté d'avoir une approche plus scientifique de la montagne à l'université, avec une licence SVT. Je n'avais néanmoins pas réellement le goût de la fac. C’est alors que, pendant les vacances d'été, j'ai commencé à travailler au refuge de la Pra comme aide gardien, en 2010. J'ai souhaité alors m'orienter professionnellement vers plus de terrain. Aussi j'ai passé le BPJEPS APT (Activités Physiques pour Tous) ainsi qu'un BAFA, qui m'ont permis de travailler dans de nombreuses structures touristiques pendant 15 ans. 

J'ai mûri pendant longtemps le projet de reprise d'un refuge de montagne. J'ai ainsi multiplié les expériences d’aide gardien dans de nombreux massifs : Belledonne, Vercors, Mont Blanc, Mercantour, Grandes Rousses, Haute Maurienne, Valais Suisse. Au travers de ces expériences, j’ai connu des hébergements à forte fréquentation, des bâtiments difficiles à entretenir… J'ai ainsi appréhendé différentes manières de travailler et ai acquis une vision globale du métier avant de déterminer ce qui me convenait ou pas. J'ai en parallèle passé le diplôme universitaire de gardien de refuge avant de devenir gardien du refuge des Aiguilles d'Arves. »

Florian, Cannelle et Aska

Canelle :

« Je viens du Diois, dans la Drôme. Depuis petite je fais de la montagne avec mes parents. Avec notre vieux camping car nous allions découvrir chaque année un nouveau massif, et nous randonnions en étoile autour de notre petit camp de base mobile. A l’époque, je ne savais pas que j’étais en train de construire une passion que je développerais bien des années plus tard ! Je n’étais pas très scolaire, j’ai donc rapidement pris la voie des petits boulots. J’ai notamment exercé comme assistante vétérinaire sur Chambéry et ai obtenu mon diplôme en 2017. Je n’étais cependant pas faite pour un rythme de travail classique, cadré par les 35h et les 5 semaines de congés payés. 

Je me suis alors un peu plus intéressée à l’univers des refuges de montagne. Ma cousine travaille au refuge du Goléon depuis plusieurs années. Mon compagnon, Florian, travaille en refuge depuis 10 ans. Régulièrement je montais au refuge de Vallonpierre pour le voir. Je donnais un coup de main de temps en temps, et j’aimais cette ambiance. Avec Florian, nous avons alors repris le refuge de Terre Rouge (dans la vallée de Valmeinier) en hiver. Je ne suis pas passionnée de ski et c’était ma première expérience de gardienne de refuge, mais c’était génial ! J’aimais servir, organiser, accueillir. Suite à cette expérience, Romain nous a proposé de constituer une équipe pour garder un refuge. Après plusieurs candidatures, nous avons obtenu le gardiennage du refuge des Aiguilles d’Arves. »

Florian et Cannelle, gardiens du refuge des Aiguilles d'Arves

Florian :

« Originaire du Nord Isère, j’ai toujours fait de la montagne avec mes parents au travers d’activités comme la randonnée, le ski de fond, de piste, les balades en raquettes. Nous avons notamment beaucoup parcouru la vallée de la Clarée. C’est au lycée à Die, en spécialité Sport Nature, que j’ai réellement découvert les sports de montagne. C’est là aussi que j’ai rencontré Romain, mon coloc de chambre à l’internat. Ensemble, nous avons progressé en gagnant technique, autonomie, engagement dans les sports de montagne. J’ai ensuite suivi un cursus de STAPS à Font Romeu, Chambéry (licence ergonomie du sport) et Grenoble (spécialité entrainement sportif).

Refuge des Aiguilles d'Arves ©Thibaut Blais - collection FFCAM

Je n’avais jamais été en refuge avant de démarrer comme aide gardien aux Drayères en 2012 en boulot d’été. J’y ai finalement fait 3 saisons avant l’arrêt de l’activité par le gardien. Je me suis alors lancé dans l’entrainement sportif, orienté vers la préparation physique et l’activité trail. Il y a quelques années, je suis monté voir une amie qui travaillait au refuge de Vallonpierre. J’y suis resté 3 jours, puis ai été appelé pour un mois en renfort. J’y ai finalement travaillé plusieurs saisons, appris les méthodes de travail du gardien, notamment à cuisiner. Puis j’ai gardé pendant 3 hivers le refuge de Terre Rouge, avec un niveau de responsabilité de plus en plus important puisque nous y étions gardiens avec Canelle pendant l’hiver 2020. »

Enfin, Aska, gardienne à part entière sera ravie de vous accueillir. Il est possible qu’elle prévienne un peu bruyamment de votre arrivée, mais c’est aussi son travail !

Salle commune du refuge ©Thibaut Blais

Quelle est la particularité du refuge des Aiguilles d’Arves ?

Le refuge des Aiguilles d’Arves est à la fois chaleureux et rustique. C’est un vrai refuge de montagne avec ses dortoirs en bas flancs.

Deux grands types de clientèle s’y côtoient. D’un côté il y a les familles, le refuge étant très accessible pour les enfants. Pour eux, le refuge est une destination insolite en soi. C’est un avant poste en pleine nature, pour y passer une nuit ou y observer la faune de montagne, les pentes devant le refuge étant parcourues par biches et cerfs. Et puis il y a les alpinistes, les grimpeurs, qui viennent parfois de loin pour gravir les aiguilles.

Terrasse du refuge ©Facebook du refuge

Comment s’organisent l’accueil et l’hébergement dans le refuge ? 

Le refuge est gardé selon la demande à partir de fin février, en continu mars et avril, puis de mi-juin à mi-septembre.

Il dispose de 39 places (hors période COVID), et conserve l’aspect rustique des refuges des années 70. Le couchage s’organise en 3 dortoirs sous formes de bas flancs. Côté sanitaires, vous trouverez 2 sanitaires intérieurs et un sanitaire extérieur (pour la clientèle de passage en journée), pas de douche. Dans l’entrée vous pourrez entreposer chaussures et matériel technique.

Pour l’hiver un local à ski sera bientôt à disposition.

Notre belle terrasse orientée plein sud avec la vue sur les aiguilles d’Arves est idéale pour déguster une bière locale ou manger un morceau.

Hors COVID, nous mettons à disposition une petite bibliothèque et quelques jeux de société.

Enfin, nous apprécions de décorer le refuge à notre goût. Nous exposons par exemple nos photos personnelles.

Qu’est-ce que vous proposez en restauration ? 

L’esprit général de notre cuisine est de se faire plaisir en cuisinant comme à la maison, avec de bons produits. Nous aimons emprunter des idées à gauche et à droite pour pouvoir créer des nouvelles recettes.

Qu’est-ce que vous proposez en restauration ? 

L’esprit général de notre cuisine est de se faire plaisir en cuisinant comme à la maison, avec de bons produits. Nous aimons emprunter des idées à gauche et à droite pour pouvoir créer des nouvelles recettes.

Nous nous adaptons aux régimes particuliers, végans ou végétariens.

Le petit déjeuner est servi généralement servi sous forme de buffet, parfois à la table selon la fréquentation. Nous proposons du pain maison, un gateau maison, du miel de la vallée de la Clarée, des confitures des Hautes Alpes, des céréales bio, café ou thé bio, chocolat chaud.

Dans notre carte du midi vous trouverez assiettes garnies (crozets ou ravioles artisanales), omelette savoyarde, planches de charcuterie/fromage, soupe du jour.

Florian, gardien du refuge des Aiguilles d'Arves ©Thibaut Blais - collection FFCAM

Quelle est la spécialité du refuge ?

Notre spécialité : la tarte aux noix nappée d’un caramel au café. Elle est confectionnée avec des noix bio de l’IGP de Grenoble, déposées sur une pâte sablée travaillée à la main. Un liant dont nous garderons le secret permet de conserver la légèreté de notre tarte. Enfin, le tout est nappé d’un caramel où l’on incorpore café, crème, beurre.

Sachez aussi que le gratin de crozets végétarien de Romain vaut le détour ! 

Est-ce que vous proposez des produits bio et/ou locaux ?

©Thibaut Blais

Pouvez-vous nous parler de la vie pratique et de l’écologie au refuge ?

Le souci de l’impact environnemental est pour nous une démarche logique et évidente, d’autant plus dans un lieu isolé en pleine nature comme un refuge de montagne.

Nous tentons de minimiser tous les déchets. Nous achetons des produits conditionnés en gros, et du vrac (thé, céréales…). L’objectif est de minimiser le poids lors des héliportages, lors du ravitaillement comme à la descente des déchets.

Nous nous fournissons au maximum en bio et en local.

L’emballage des pique-niques est en craft, intégralement brûlable.

Nous avons un compost pour les déchets alimentaires, nous brûlons les déchets qui peuvent l’être sur place, le reste sera redescendu lors de l’héliportage de fin de saison. Aussi nous demandons à nos clients de redescendre leurs déchets.

Notre production d’électricité est limitée, aussi nous sensibilisons sur l’économie d’énergie.

En fin de saison, la ressource en eau peut également être limitée, aussi nous devons faire attention.

Cannelle et Aska

Avez-vous des petits conseils à donner pour les clients ?

Nous sommes dans un vieux refuge où on entend tout. Aussi nous demandons à nos clients de respecter le sommeil des autres. Entre 22h et 8h nous comptons sur la discrétion de chacun.

Une partie du refuge est privative : cuisine, lieux de vie des gardiens. Les gardiens vivent ici nuit et jour durant plusieurs mois ! Nous vous demandons de respecter ces lieux d’intimité ou de travail.

Nous vous demandons aussi de redescendre vos déchets. Ils se sentiront mieux emballés dans votre sac que dans une prairie d’alpage ou dans notre bag d’héliportage.

Sachez également que Aska, qui garde les lieux, est un excellent compagnon de jeux pour les enfants. Il est important de respecter son rythme, ne pas la déranger quand elle dort ou quand elle mange.

Enfin, si vous êtes une âme généreuse, vous pouvez nous monter le journal, ou, pourquoi pas, une petite boule à neige pour notre magnifique collection !

Est-ce que vous proposez des animations ?

Nous organisons une projection de film en plein air autour de l’environnement et de l’aventure. Cette animation est mise en place avec l’association du Festival de Films d’Aventure et de Nature Autrement.

Plusieurs animations sont en projet : petits groupes de musique, soirées jeux de société, théâtre d’impro, animation avec nos amis canins...

Pour plus d’information, consultez nos pages Facebook et Instagram !