Elise et William, gardiens du refuge du Plan de la Lai






Quel est votre parcours avant d’être gardien du refuge du Plan de la Lai ?
Elise : J’ai passé mon enfance à la Tour du Pin près de Grenoble, et très souvent en montagne avec mes parents. En parallèle de mes études en STAPS à Grenoble, j’ai travaillé, l’été, comme aide gardienne dans différents refuges (refuges de Varan, de la Croix du Bonhomme, du Plan de la Lai, du Col de la Vanoise…). Après quelques emplois saisonniers dans la restauration, j’ai occupé un poste au Vieux Campeur d’Albertville pendant 12 ans. A côté de ce travail, j’ai pu pratiquer de manière assez intensive les activités de montagne, et m’engager dans le parcours de formation d’accompagnatrice en montagne.
William : Je suis originaire d’Arêche, et ai toujours vécu en montagne. Je suis issu d’une famille de montagnard où l’héritage des traditions et de la vie dans ce contexte nous a été transmis de génération en génération : la connaissance de l’environnement montagnard, l’alpage et la fabrication du Beaufort, les activités sportives associées. Mon grand-père, agriculteur, montait avec sa famille en alpage autour de Roselend, et stockait des Beauforts dans la cave du refuge du Plan de la Lai, alors maison cantonnière. Riche de cet héritage, je suis devenu moniteur de ski, sportif de haut niveau en ski-alpinisme, tout en travaillant à la coopérative de Beaufort pour le ramassage du lait et l’affinage du fromage.
Ainsi, très vite après notre rencontre, nous avons eu pour projet de reprendre un refuge sur ce territoire avec lequel nous avons un lien si particulier.






Qu’est ce que vous aimez particulièrement dans le métier de gardien de refuge ?
Avant tout nous aimons partager notre connaissance de la vie dans ce territoire de montagne : parler de l’état des sentiers (notamment en période de fonte des neiges), de la vie en alpage, de la géographie des lieux, des activités de montagne, de la relation avec les autres acteurs de la montagne. Nous aimons transmettre un peu de cet héritage, en ce lieu où se côtoient des personnes venues de tous horizons.
Pour pouvoir parler de la montagne et bien renseigner la clientèle, nous sommes aussi attachés à parcourir régulièrement les sentiers, observer les cols, sommets et recoins du massif alentour.
Nous aimons bien entendu cuisiner, revisiter certaines recettes, comme la tarte au Beaufort devenue brioche, et partager cela avec nos clients.






Quelle est la particularité de ce refuge ?












Comment s’organisent l’accueil et l’hébergement dans le refuge ?
De manière générale, le bâtiment est rustique et n’offre pas beaucoup d’espace. Le couchage est organisé en 2 dortoirs de 7 et 12 places à l’étage. Les lits sont équipés de couettes. Un wc et une douche intérieure sont à disposition. Nous installons également derrière le bâtiment une yourte de 6 places. Côté sanitaire, 2 douches et un WC sont accessibles à l’extérieur.
Concernant les pièces communes, la petite salle à manger peut accueillir 25 personnes maximum en se serrant un peu. Du fait du manque d’espace, nous disposons de peu de volume de stockage pour les bagages. Vous déposerez vos bagages dans un sas, et pourrez prendre le juste nécessaire dans les dortoirs.
A l’extérieur et en bord de route, la petite terrasse plein sud vous permettra de profiter d’un rafraichissement ou d’un déjeuner au soleil. A l’arrière du bâtiment est placée la yourte, une balançoire et quelques emplacements de bivouac.
Autour du refuge, l’espace de jeu pour les enfants est immense : blocs rocheux, torrents… C’est aussi très sympa pour pique-niquer.
Concernant les horaires, nous servons boissons, en-cas et déjeuner à toute heure de la journée (en fonction de la disponibilité des gardiens…). Le petit déjeuner est lui servi de 7h à 8h30, et le dîner est servi à 19h.






Qu’est-ce que vous proposez en restauration ?
• la salade du Plan de la Lai : chèvre chaud lardé, sablé au thym et fromage de chèvre, salade ;
• les crêpes salées au beaufort ;
• le plat du jour : diots crozets, diots polente ou travers de porc ;
• la brioche au beaufort ;
• la soupe du jour servie avec sa tomme de Savoie ;
• des planches de charcuterie locale ;
• la tarte à la rubarbe meringuée (avec la rubarbe du jardin) ;
• la tarte aux noix ;
• le brownie chocolat courgettes ;
• des desserts sans glutens (occasionnellement);
• selon la saison clafouti ou autre tarte aux fruits ;
• des glaces artisanales.












Est-ce que vous proposez des produits bio/locaux ?






Quelles sont vos spécialités ?
Notre potage aux légumes est très apprécié de nos clients. Il s’agit d’une soupe de légumes du marché et de lentilles bio, agrémentée d’épinard sauvage et d’ortie que nous ramassons au-dessus du refuge. Le potage est accompagné d’une tomme rustique des Glières (Haute Savoie).
Le travers de porc et sa polenta sont également représentatifs de notre cuisine traditionnelle. L’accompagnement est fait d’une polenta en gros grains cuite puis rôtie au beurre dans une poêle. Elle est coupée en dés et servie avec du beaufort en tranche. Les travers de porc proviennent de l’artisan boucher de Beaufort.






Quelle est l’histoire du bâtiment ?
Le refuge du Plan de la Lai est à l’origine une maison cantonnière, qui abritait les employés entretenant la route du Cormet de Roselend. Mon grand-père, à l’époque, montait en alpage autour de Roselend et affinait le fromage dans la cave du bâtiment en attendant d’être redescendu dans la vallée en fin d’été. Le club alpin Français a par la suite acquis le bâtiment qui se trouve sur le trajet du GR5, afin d’y accueillir les randonneurs.
C’est un bâtiment d’époque, rustique, avec peu d’espace et de petites ouvertures.






Comment sont gérés l’énergie et les déchets au refuge ?
Nous disposons de très peu d’électricité, fournis par des panneaux solaires et des batteries anciennes. Nous ne pouvons recharger aucun appareil électrique (smartphone, GPS…). La machine à café, le frigo et la cuisinière, le chauffe-eau fonctionnent au gaz. Seuls la tireuse à bière et le PC nous permettant de voir nos réservations fonctionnent à l’électricité. Ne pouvant installer de lave-vaisselle, la vaisselle est entièrement faite à la main.
La salle à manger est chauffée grâce au poêle à bois.
Concernant les déchets, les poubelles de tri sélectif sont situées sur le parking. Nous encourageons nos visiteurs à procéder au tri et surtout ne rien jeter dans la nature. Nos déchets de cuisine sont utilisés pour le compost ou pour nos poules.
Nous limitons au maximum les emballages plastiques, en nous approvisionnant au marché et auprès de producteurs locaux. Pour les pique-niques nous ne proposons pas de paquets de chips ou de barre céréale (pour éviter la surcharge d’emballages individuels). Nous utilisons pour la salade des récipients et des fourchettes en matière végétale, et des sachets biodégradables.
Enfin, concernant l’approvisionnement en bière, nous privilégions de plus en plus les cannettes, plus facilement recyclable que le verre, et permettant un refroidissement plus rapide du contenu, donc une économie d’énergie.






Quels sont les bons plans à proximité du refuge ?
Le refuge est situé à proximité du lac de Roselend, offrant d’agréables balades dans un très beau paysage.
Au-dessus du refuge, on peut partir à la rencontre des alpagistes. Des troupeaux de taille importante pour le contexte montagnard, de 100 à 200 vaches, sont facilement accessibles. On peut assister à la traite de ces vaches laitières de race tarine (et abondances).






Les cols des grandes Alpes, comme le Cormet de Roselend, sont parcourus très régulièrement par les cyclistes du tour de France, et très prisés par les cyclistes amateurs. Les points de vue sur la montagne y sont très appréciés. Pas besoin d’arpenter la montagne pour voir de magnifiques couchers de soleil.
Autours du refuge on trouve de la verdure et de nombreux torrents de montagne, idéal pour se rafraichir lors des chaleurs estivales, et parfaits pour des jeux d’enfants durant de longues après-midis d’été.
Avez-vous de petits conseils à donner ?
Etant donné notre faible approvisionnement en électricité, nous ne rechargeons pas les appareils électroniques (téléphone portable, GPS), pensez à prendre avec vous vos batteries externes ou solaires.
Il n’y a pas de réseau téléphonique ni de wifi au refuge, vous pouvez en profitez pour vous déconnecter du monde d’en bas pour vous adonner à l’observation des lieux et à la discussion avec votre voisin de table.
Pour les séjours en bagage accompagné, sachez que nous avons une très faible capacité de stockage. Nous vous demandons de faire le tri pour ne venir qu’avec l’essentiel, afin de permettre à tous les usagers du refuge de passer un séjour confortable. Pensez bien à nous appeler pour ce type de séjour.






Autour du refuge, même si nous sommes en zone de montagne, de nombreux terrains sont privés et appartiennent à des agriculteurs du pays. Si vous souhaitez bivouaquer, pensez bien à demander l’autorisation.
Afin de minimiser l’impact sur l’environnement, pensez à faire le tri sélectif de vos déchets (poubelles de tri sur le parking) et à amener votre propre boite à pique-nique.
Quelles animations proposez-vous ?
Nous proposons selon les opportunités des concerts, des soirées contes ou astronomie.
Plus suivre l’actualité des animations proposées au refuge, nous vous invitons à consulter le programme d’animation de l’office du tourisme d’Arêches Beaufort ainsi que nos pages Facebook et Instagram.
Pour réserver
Période de gardiennage
De début juin à fin septembre
Les activités praticables autour du refuge
Highline
Randonnée
Raquettes
Ski de randonnée
Ski alpinisme
Trail
Vélo de montagne
Via-ferrata
Ce refuge fait partie du programme Refuges en famille
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